Page:Rebière - Mathématiques et mathématiciens.djvu/167

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négociants, aux ventes et aux achats, mais pour l’appliquer aux besoins de la guerre, et faciliter à l’âme la route qui doit la conduire de la sphère des choses périssables à la contemplation de la vérité et de l’être.

Glaucon. — Fort bien.

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Socrate. — Si l’on demande à ceux qui s’occupent de cette science : « De quel nombre parlez-vous ? Où sont ces unités telles que vous les supposez, parfaitement égales entre elles, sans qu’il y ait la moindre différence, et qui ne sont point composées de parties ? » Mon cher Glaucon, que crois-tu qu’ils répondent ?

Glaucon. — Je crois qu’ils répondraient qu’ils parlent de ces nombres qui ne tombent pas sous les sens et qu’on ne peut saisir autrement que par la pensée.

Socrate. — Ainsi, tu vois, mon cher ami, que nous ne pouvons absolument nous passer de cette science, puisqu’il est évident qu’elle oblige l’âme à se servir de l’entendement pour connaître la vérité.

Glaucon. — Il est certain qu’elle est merveilleusement propre à produire cet effet.

Socrate. — As-tu aussi observé que ceux qui sont nés calculateurs, ayant l’esprit de combinaison, ont beaucoup de facilité pour presque toutes les autres sciences et que même les esprits pesants, lorsqu’ils se sont exercés et rompus au calcul, en retirent du moins cet avantage d’acquérir plus de facilité et de pénétration ?

Glaucon. — La chose est ainsi.

Socrate. — Au reste, il te serait difficile de trouver