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ANTHOLOGIE DE LA LITTÉRATURE JAPONAISE

requête* au père, le dieu Seigneur de la Grande montagne, qui, grandement réjoui, lui envoya respectueusement la jeune fille, en lui adjoignant sa sœur ainée la Princesselongue «comme-les-rocher8, et en faisant porter sur des tables des centaines de présents. Mais, comme la sœur aînée était très hideuse, (l’auguste prince Ninighi) fut alarmé à sa vue, et il la renvoya, ne gardant que la sœur cadette, la Princesse -fleuris s ant-brillamment-commeles-fleurs-des-arbres, qu’il épousa pour une nuit. Alors le dieu Seigneur de la Grande montagne, couvert de honte par le renvoi de la Princesse-longue-comme-lesrochers, adressa (au prince) ce message : « Ma raison pour offrir respectueusement mes deux filles ensemble était, en envoyant la Princesse-longue-comme-les-rochers, que les augustes rejetons de la Céleste divinité, bien que la . neige tombe et que le vent souffle, pussent vivre éternel- . lement immuables comme les durables rochers, et de plus, en envoyant la Princesse-fleurissant-brillammentcomme-les-fleurs-des-arbres, qu’ils pussent vivre d’une manière florissante comme l’épanouissement des fleurs , des arbres. C’est pour assurer tout cela que je les avais offertes. Mais puisque tu es ainsi renvoyé la Princesse-- longue-comme-les-rocbers, et que tu n’as gardé que la . Princesse-fleurissant-brillamment-comme-les-fleurs-desarbres, l’auguste postérité de la Céleste divinité sera - aussi fragile que les fleurs des arbres. » C’est pourquoi, ..depuis lors et jusqu’au jour présent, les augustes vies des augustes souverains célestes ne sont pas longues l . xxxvm. — l’auguste grossesse de la princesse FLEURISSANT’BRILLAMMEN T-COMMÉ-LES - FLEURS-DES-ARBRES.

La Princesse Florissante lai ayant annoncé un jour qu’elle était enceinte, le Fils des dieux a des doutes sur sa fidélité. 1. Cette dernière affirmation semble étrange, lorsqu’on songe que le Kojiki fait vivre 580 ans le fils même de Ninighi et qu’il accorde une vie moyenne de cent an9 aux dix-sept premiers empereurs. — En tout cas, cette malédiction, qui semble ne s’adresser qu’à la lignée impériale, visait sûrement à expliquer, dans l’idée primitive, pourquoi tout homme est mortel C’est ee que nous indique une variante , y