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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1915.djvu/50

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REVUE PÉDAGOGIQUE

de secours mutuels, avec le terme de la retraite : ce sont les thésauriseurs, les champions de la vieille école bien française de l’épargne. Je ne veux pas m’attarder à développer de nouveau les raisons principales qui militent en faveur de l’hygiène préventive par les mutualités scolaires. Ces raisons ont été énumérées et discutées au cours des deux premières conférences consultatives organisées à Paris, au siège de la Ligue de l’Enseignement, ainsi que dans de nombreux congrès où s’est fait entendre et applaudir le grand semeur d’idées généreuses qu’est notre infatigable Président, M. Édouard Petit.

Et tout récemment encore, au Congrès régional des colonies de vacances du Nord-Est qui s’est tenu à Troyes, deux de mes collègues particulièrement autorisés, MM. Lépine et Gérard, dans des communications très documentées et de solide argumentation, ont montré que le service d’hygiène préventive rentre bien dans le cadre de la loi du 1er avril 1898 et que son organisation est vivement désirable et possible.

C’est un grand honneur pour notre pays d’avoir le premier introduit dans l’école des enfants du peuple la pratique de la prévoyance et de la solidarité, mais si le rêve de l’excellent cœur qui fut J.-C. Cavé est en bonne voie de réalisation, il ne faut pas oublier que 20 p. 100 seulement des écoliers et des écolières de France sont enrôlés dans l’armée de la mutualité.

Par essence autant que par devoir, pour assurer sur des bases inébranlables l’avenir de l’institution et dans l’intérêt supérieur de la Patrie, la mutualité scolaire doit s’appliquer sans relâche à grossir ses effectifs et ne plus borner son action au double but que lui ont assigné primitivement ses statuts.

Il est urgent qu’elle ait recours à la médecine préventive, singulièrement préférable, surtout pour les enfants, à la médecine thérapeutique.

« C’est à l’origine des maux, a dit M. Léon Bourgeois, que seulement on peut les guérir, et, mieux encore, c’est en les empêchant de naître qu’on est seulement certain de les supprimer. »

Or il est universellement reconnu que le grand air, le soleil et une alimentation rationnelle sont les meilleurs remèdes à opposer à la maladie qui guette l’être débile.

Il importe dès lors que la mutualité scolaire et les œuvres de