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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1915.djvu/51

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LA CURE D’AIR PAR LA MUTUALITÉ SCOLAIRE

plein air conjuguent étroitement leurs efforts, et cela aussi bien à la campagne qu’à la ville, car, contrairement à ce que l’on pense généralement, nombre d’enfants au village ont besoin de changer d’air, surtout à la suite de maladies aiguës, et si la tuberculose y fait moins de ravages que dans nos agglomérations urbaines, elle s’y enracine malheureusement par suite de l’inobservation des règles élémentaires de l’hygiène et d’autres causes telles que le service militaire, le développement industriel et l’exode rural.

Partout, il est urgent de protéger efficacement la santé de l’enfant et de s’unir pour combattre les maux qui minent notre race et compromettent l’avenir de notre pays.

À côté de la capitalisation purement financière des sociétés mutuelles, il y a une autre capitalisation qui augmente le capital humain et paye des arrérages de santé et de bonheur.

« Organiser la défense contre la maladie, n’est-ce pas faire le calcul fort simple qui est la raison d’être de toute mutualité ?

« N’est-ce pas diminuer le nombre des sociétaires malades qui peuvent tomber à notre charge ?

« N’est-ce pas faire ce qu’est tout acte de prévoyance mutuelle, à la fois une bonne action et une bonne affaire[1] ? »

Concluons donc, une fois de plus, que la mutualité scolaire doit, sans plus tarder, porter davantage ses efforts vers la maladie et entrer résolument dans la voie de l’hygiène sociale.

C’est là qu’elle rendra le plus de services effectifs, car il faut la considérer aujourd’hui beaucoup plus au point de vue de sa valeur éducative qu’au point de vue des avantages matériels qu’elle procure.

Le service maladie est, en effet, insuffisamment et imparfaitement assuré, et l’effort fait pour la retraite trop souvent improductif, en raison de l’abandon d’un grand nombre de livrets, une fois la période scolaire accomplie.

Or, il est à craindre qu’en présence de résultats jugés trop maigres ou trop lointains, les générations nouvelles ne se détachent par degrés de la mutualité scolaire, ce qui serait profondément déplorable.

Le meilleur moyen, à mon sens, de vivifier l’œuvre et de la

  1. Léon Bourgeois, La Politique de la prévoyance sociale, p. 150.