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le piqueur lavigne


fait venir à côté de lui, qui était sur ma jument, et l’a beaucoup grondé d’avoir monté mon cheval[1] : « S’il montait encore une autre fois, il le mettrait à la porte. » Après ça, Lavigne mit pied à terre, et j’ai monté sur ma bonne et jolie jument. Il n’y avait pas, dans Paris, une trotteuse comme elle.

Un mois après, on fait préparer le palais des Tuileries pour le Consul. Quand il fut fini de meubler, le Consul est allé en grand cortège, et moi à cheval à côté de sa voiture, et a fait son entrée au palais avec grande cérémonie. Après ça, il se fait nommer Consul à vie. Quelques jours après, je montais à cheval pour aller promener

  1. À son arrivée à Paris, jalousie : un nommé Rible l’appelle esclave. Fureur. Il se plaint : « N’avais-tu pas ton poignard ? » Puis se ravisant : « ou, du moins, des coups de bâton ? Toi, esclave ! Suis-je un Bey ou un Pacha ? » (Note du ms.)