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mon portrait


Nous étions, un jour, à la chasse ; l’Empereur me dit : « Roustam, as-tu ton portrait ? » Je lui dis ; « Oui, Sire, je l’ai fait faire par monsieur Isabey, en miniature[1]. » Et il me dit : « Le maréchal Brune va partir, aujourd’hui, pour ambassade, à Constantinople. Il faut envoyer ton portrait à ta mère. » Je n’étais pas content de ça, parce que l’Empereur m’avait promis, plusieurs fois, de faire venir ma mère.

Je dis à l’Empereur : « Sire, votre Majesté veut que j’envoie mon portrait à ma mère ; est-ce que votre Majesté la fera pas venir ? » Il me dit : « L’un n’empêche pas l’autre. Envoie toujours ton portrait et je la ferai venir après. »

Il y avait, à Paris, un marchand arménien qui voulait faire le voyage de Tarta-

  1. On a dit à tort que le portrait de Roustam se trouvait sur l’aquarelle d’Isabey représentant l’Escalier du Louvre. Le Mamelouk peint n’est pas Roustam.