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grâce à M. Bongars[1], aide de camp du prince de Neuchâtel. Il y avait plusieurs jours que j’avais dormi. Je tenais mon cheval par la bride, et j’étais caché, la moitié de mon corps dans la neige, et je me suis endormi par le bruit des canons tirés aussi souvent. M. Bongars m’a aperçu. Il vient à moi en me disant : « Malheureux, qu’est-ce que vous faites là ? Vous allez être gelé. Il faut pas dormir ! » Le même instant, l’Empereur monte à cheval. Je me suis trouvé tout-à-fait derrière l’Empereur, et M. Tourneur[2], qui était chambellan de l’Empereur, était à cheval derrière moi. Il n’osait pas trop avancer, parce que les boulets de canon tombaient, à côté de

  1. Joseph-Barthélemy Clair, baron de Bongars (1762-1833), colonel en 1812, était lieutenant de la vénerie en 1805, sous les ordres de Murat, Grand Veneur.
  2. Sans doute possible, il s’agit de M. de Tournon, chambellan et officier d’ordonnance de l’Empereur, membre de la Légion d’honneur le 14 février 1807.