Nous partîmes donc pour Milan. L’Empereur raconta à toute la Cour la manière dont je lui avais fait passer le Mont-Cenis, et voulut bien louer mon attachement à sa personne. Enfin, il paraissait me savoir un gré infini d’une chose qui n’était que naturelle, et que tout le monde, à ma place, et doué de ma force, aurait faite. Il n’est pas de compliments que je n’aie reçus des grands personnages qui l’entouraient.
M. F★*★, alors son contrôleur, me dit : « L’Empereur paraît tellement satisfait, que je ne doute pas que vous n’ayez la croix, — Si on me la donne, je la recevrai avec plaisir, lui dis-je, mais jamais je ne la demanderai. »
D’ailleurs, je me trouvais récompensé au-delà de la peine que j’avais eue, par le plaisir que j’éprouvais, et je n’aurais pas voulu donner mon voyage, pour bien de l’argent.