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introduction


truits et les plus aptes, en raison de leur connaissance des langues du pays, à lui servir d’interprètes. Les ministres de Louis-Philippe s’en souvinrent quand, au début de la guerre d’Algérie, en 1830, ils mirent trois d’entre eux, Jacob Habaïby, Soliman Salamé et Jean Renno la disposition du maréchal Clauzel, qui demandait des interprètes possédant l’arabe et le turc.

À l’époque du rapatriement de l’armée d’Égypte, les Janissaires avaient sollicité l’autorisation de passer la mer avec elle, et même d’emmener leurs familles, pour lesquelles ils craignaient les représailles de leurs compatriotes. Leur demande fut agréée par Bonaparte : se souvenant de Toulon en 1793, il était peu soucieux d’imiter la conduite des Anglais et des Espagnols qui, lors de l’évacuation de cette ville, et malgré leurs promesses, avaient abandonné les trois quarts de la population à la vengeance des Conventionnels[1]. En touchant la terre française, ces « réfugiés » furent dirigés sur Marseille. Ils y restèrent jusqu’en mars 1802, époque où on les dirigea sur Melun, avec l’escadron des Mameloucks dont il va être parlé ci-après. Ils furent ramenés à Marseille en avril 1806[2].

  1. Voir Toulon et les Anglais en 1793, d’après des documents inédits, par Paul Cottin.
  2. En 1815, les Mameloucks réfugiés à Marseille devin-