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introduction


dont il fut bientôt contraint de se défaire à cause de son mauvais caractère. Il le remplaça par Étienne Saint-Denis qui, bien que né à Versailles, fut, à son tour, appelé Ali. Plus fidèle que son collègue géorgien, il suivit son maître non seulement a l’Île d’Elbe, mais encore à Sainte-Hélène, où l’illustre prisonnier l’inscrivit au nombre de ses légataires.

L’Empereur ne fut pas le seul à prendre des Mameloucks à son service : le prince Eugène, le maréchal Bessières qui, tous deux, avaient fait la campagne d’Égypte, s’étaient attaché, le premier Mirza, le second, Pétrous[1].

Beaucoup de ces Orientaux ignoraient — ou feignaient d’ignorer — leurs vrais noms. Dans ce cas, on les désignait, sur les contrôles militaires, par celui de leur pays d’origine, en y ajoutant un prénom. Quelques nègres du Darfour ou d’Abyssinie, se trouvaient parmi eux. Les déserteurs n’étaient point nombreux. Ceux qu’on portait comme tels sur les états régimentaires rejoignaient souvent leur corps au bout d’une année ou deux. Égarés ou prisonniers à l’étranger, ils rentraient dès qu’ils étaient libres de le faire. Une mention fréquente, sur le registre matricule, est celle-ci : « En arrière, sans nouvelles. » Elle se multiplie en

  1. Voir ces noms à la liste alphabétique des Mameloucks, pages 290 et 291.