cette époque, Roustam ne justifie que trop le Donec eris felix… du poète. Quand vient le départ pour l’île d’Elbe, il ne suit point son bienfaiteur ! Et les explications qu’il donne de son abstention ne servent qu’à le confondre : le bruit répandu dans Fontainebleau d’une tentative de suicide de l’Empereur, d’une part ; l’impossibilité de trouver des chevaux pour essayer de le rejoindre à Fréjus, de l’autre, sont des prétextes qui ne sauraient tromper personne.
La vérité est qu’à l’instar de plus d’un ancien serviteur de Napoléon, Roustam a soif de repos, soif de la vie de famille : c’est là, et là seulement qu’il faut chercher les raisons de sa défaillance.
La Restauration allait-elle, du moins, lui procurer le calme et la tranquillité rêvés ? Non, et Roustam s’en aperçut bientôt : en proie à la surveillance de la police que sa qualité d’attaché à la Maison du souverain déchu rendait méfiante, il jugea prudent de quitter Paris, et de se réfugier à Dreux, d’où il ne revint que quatre mois après.
Tout à coup, l’Empereur reparaît en France : ses compagnons de gloire se lèvent à sa voix, ses légions se reforment, et c’est en triomphe qu’il rentre à Paris. Roustam, dans l’espoir que l’Empereur ne lui tiendra pas rigueur de sa faiblesse, lui fait présenter par Marchand une