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un voyage dangereux


de Kasaque[1]. Ma pauvre mère était la plus heureuse des femmes d’avoir reçu des nouvelles de son mari et ses enfants. Il disait dans sa lettre, qu’il était établi un gros magasin à Kasaque, et nous pourrons aller rejoindre. Ma mère a voulu absolument aller rejoindre son mari et ses enfants. Je lui dis : « Maman, si tu veux me croire, tu ferais pas ce long voyage. Si mon père avait de bonnes attentions de te rendre heureuse, il t’aurait pas quittée aussi longtemps sans te donner de ses nouvelles. Je crois même, si nous faisons ce voyage, ce serait notre dernier malheur, car les routes sont pas sûres pour les voyageurs, même les Tartares ont arrêté plusieurs fois les voyageurs. Cela me donne beaucoup d’inquiétude. » Maman n’a pas voulu m’écou-

  1. À trente lieues de Gandja, entre Tiflis et le Caucase (Note du ms.).

    Il s’agit probablement de Ksarka, au nord de Tiflis, sur le fleuve Kour.