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espèce d’anthère étoit toujours composée de cinq pièces recourbées sur elles-mêmes, & disposées de deux en deux ; plus une, comme on le voit (Fig. 22) ; A, représente une seule anthère isolée, & BC quatre anthères accolées deux à deux. Qu’on imagine ces cinq anthères collées dans cet ordre autour d’un corps pulpeux, rond, & l’on aura la fleur mâle du potiron, (Fig. 23) ainsi que celle de la bryoine d’Abyssinie, (Fig. 24) & en général, de toutes les plantes cucurbitacées. On doit considérer ce corps rond comme le filet de l’étamine, ou le support des anthères. Au mot Étamine, nous examinerons la forme, la variété & l’insertion de ces filets.

Il peut encore exister d’autres variétés essentielles dans l’insertion des anthères sur les filets des étamines, mais elles ne sont pas encore connues, ni décrites. La botanique est une mine féconde, où l’on découvre tous les jours des richesses & des beautés. Le nombre des anthères sur les filets, forme une variété essentielle. Tantôt il est unique sur un seul filet, comme dans presque toutes les plantes, ou supporté par trois filets, comme dans la citrouille ; ou par cinq, comme dans la singenesia ; tantôt on remarque deux anthères sur chaque filet de la mercuriale, tandis que ceux de la fumeterre en portent trois, & le theobroma cinq. La bryoine en porte cinq sur trois filets.

L’objet unique de l’anthère est de renfermer la poussière séminale, & de la répandre sur le pistil, pour la fécondation du germe. (Voyez-en le mécanisme aux mots Étamine, & Poussière séminale.) M. M.


ANTHORA. (Voyez Aconit)


ANTHRAX. (Voyez Charbon)


ANTIASTHMATIQUE. (Voyez Asthme)


ANTIAPOPLECTIQUE. (Voyez Apoplexie)


ANTICŒUR. (Voyez Cœur)


ANTIDOTE. Dénomination employée pour caractériser les remèdes qu’on suppose être capables de résister à l’action des poisons, de la peste même, des piqûres & morsures des animaux vénimeux, de la contagion de l’air, de la putréfaction des humeurs dans les fièvres malignes, &c. Ces prétendus antidotes sont les grandes ressources des praticiens ignorans, & sur-tout des charlatans qui courent & pullulent dans les campagnes lorsqu’il s’agit de traiter les bestiaux.

Ces remèdes sont, pour l’ordinaire, composés avec des substances âcres, échauffantes, vivement stimulantes ; telles sont les résines. S’il y a inflammation, ils l’augmentent encore plus, & sont très-dangereux ; si, au contraire, les forces sont abattues, du bon vin vieux donné, soit aux hommes, soit aux animaux, sera le meilleur, le plus simple & le moins coûteux des antidotes. Il est vrai que pour l’homme qui fait un usage immodéré de cette boisson, ce remède ne produira aucun effet. Lorsqu’il y a putridité, l’acide du citron, le vinaigre sur-tout, ainsi que le quinquina en poudre, à la dose d’une once, sont trois excellens antidotes. On vante beaucoup celui de Paracelse. En