Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/326

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


BLEIME. En hippiatrique, nous connoissons sous cette dénomination, une inflammation causée par un sang extravasé dans la sole des talons. Elle a pour principes les coups, les blessures & les fortes contusions.

Nous distinguons dans le cheval trois sortes de bleimes. 1o. La bleime sèche, qui est le résultat de la sécheresse du pied. Elle attaque communément les pieds cerclés, les pieds encastelés ; (voyez Encastelure) plutôt le quartier de dedans, que celui de dehors, & fait beaucoup boiter l’animal ; 2o. la bleime encornée, dans laquelle la matière abonde : échappée des tuyaux qui la contenoient, elle se pervertit bientôt ; & ne trouvant plus d’issue elle-même, pénètre sous le quartier, & cause de vrais ravages ; 3o. la bleime foulée, qui est la suite d’une contusion, d’une foulure, d’une compression, & à laquelle les pieds plats & les pieds combles sont conséquemment très-sujets.

La bleime de la première espèce demande les cataplasmes émolliens, les rémolades & les onctions d’onguent de pied sur la sole des talons & le sabot. Si dans la bleime de la seconde espèce, la rougeur de la sole des talons se change en tache noire, il faut ouvrir la sole avec une renette ou la cornière du boutoir, pour faire évacuer la matière, introduire par l’ouverture de petits plumaceaux imbibés d’essence de térébenthine, & comprimer légérement les plumaceaux avec un bandage, de peur que les chairs ne surmontent. Dans la troisième enfin, on applique des plumaceaux imbibés d’eau-de-vie camphrée, & on ferre le cheval comme pour les bleimes. (Voyez Ferrure)

Le bœuf & le mouton sont aussi sujets à la bleime. Elle a son siège entre les ongles de ces animaux, & reconnoît pour cause les coups & les contusions. On y remédie facilement par des lotions de parties égales d’eau-de-vie & de vinaigre. M. T.


BLÉRAU. (Voyez Blaireau)


BLESSURE. (Voyez Plaie)


BLUET, BARBEAU, BLAVEOLE, CHEVALOT, AUBIFOIN, CASSE-LUNETTE. M. Tournefort le place dans la seconde section qui comprend les herbes à fleur à fleurons, qui laisse après elle des semences aigretées, & il l’appelle cyanus segetum. M. le chevalier von Linné le nomme centaurea cyanus, & le classe dans la syngénésie polygamie superflue. (Voyez sa représentation, Planche 7, pag. 244.) La multiplicité de noms qu’on lui donne dans les différentes provinces, prouve son usage commun parmi le peuple, & nous examinerons tout-à-l’heure à quoi il faut s’en tenir.

Fleur ; calice écaillé ; les écailles dentées en leurs bords en manière de scie, forment une espèce de poire, du milieu de laquelle sortent deux espèces de fleurs. Les fleurons qui occupent le milieu de la fleur B, sont plus petits que les autres, partagés en cinq lanières égales, & sont hermaphrodites : ceux de la circonférence C sont beaucoup plus grands, partagés en deux lèvres