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dans les endroits escarpés ; fleurit en Mai, Juin, Juillet : la plante est vivace.

Propriétés. Plante fade, insipide au goût, rafraîchissante & délayante.

Usage. On emploie l’herbe en décoction, en lavemens, en fomentation. Dans les montagnes, on la mange au lieu d’épinards ; & M. von Linné dit qu’en Suède & dans le Nord on fait cuire ses tiges comme celles des asperges. Toutes ces préparations tiennent médiocrement le ventre libre & nourrissent peu. Elles relâchent les tégumens & calment sensiblement la chaleur, la dureté & la douleur des tumeurs inflammatoires circonscrites, & quelquefois les disposent à se convertir en abcès. Appliquées sur les hémorrhoïdes externes, elles passent pour diminuer la douleur & la démangeaison. On donne le suc exprimé des feuilles, depuis deux onces jusqu’à cinq, seul ou délayé dans partie égale d’eau pure. Les feuilles récentes, broyées jusqu’à consistance pulpeuse, sont employées en cataplasme.


BONIFIER UN CHAMP. Tout travail fait à propos, tout engrais proportionné à la nature du sol, servent à bonifier un champ, une vigne, un pré, &c. Consultez le mot Amendement, dans lequel on a détaillé ce qu’il convient de faire, & mis en évidence par quelles loix & par quels principes la nature travaille à cette bonification. On bonifie un domaine de bons instrumens, & en augmentant le nombre & la quantité des bestiaux ; on bonifie un bâtiment, lorsque par des réparations utiles, on se procure plus d’aisance pour le service, ou lorsqu’on y ajoute quelque partie essentielle, &c.


BONNE DAME. (Voyez Arroche)


BONNET DE PRÊTRE. (Voyez Courge, Fusain.)


BORDER, BORDURE. Terme de jardinage. On borde une planche, lorsqu’avec le dos de la bêche on relève la terre des bords, de manière que la planche soit plus élevée que le sentier, & lorsque ce bord est tracé sur une ligne bien prononcée. On borde les allées d’un jardin, ou avec des plantes, ou avec des corps solides & durables.

1o. Des bordures avec des plantes. Les plantes qui doivent servir pour les bordures, sont choisies conformément au pays & au climat que l’on habite. Règle générale ; ne cherchez jamais à former des bordures avec des plantes étrangères : le mérite d’une bordure est d’offrir à l’œil une continuité sans interruption, & il sera très-difficile que la bordure ne soit échancrée, si les plantes ne sont pas du pays. Le buis, par exemple, est de presque tous les pays ; il souffre parfaitement le ciseau, dessine très-bien une allée, un parterre, &c. mais il a plusieurs défauts : le premier est de produire un grand nombre de chevelus qui attirent toute la substance & l’humidité du terrain voisin & l’affament. Plus on travaille un parterre, plus il est fumé & chargé de terreau, pour y planter, par exemple, des renoncules & autres fleurs, plus les chevelus se jettent du côté travaillé,