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des, une charpente ligneuse qui résiste aux efforts les plus impétueux des orages ; là une tige herbacée, souple, pliante, qui cède & se courbe mollement. Les mêmes principes constituent le chêne vigoureux & l’humble roseau, le pin qui se perd dans les nues, & la violette qui se cache sous l’herbe. Des fibres ligneuses, une écorce qui les enveloppe, des vaisseaux propres & des fluides qui y circulent, des pores absorbans & des vaisseaux excrétoires, des organes mâles & femelles, telles sont les principales parties de l’anatomie végétale dont le détail est immense. Voyez-en le tableau au mot Anatomie des plantes.

III. Tout cet amas de parties, n’a pas été fait en vain. L’être qui en est composé, nait, végète, croît, se reproduit & meurt ; il a donc une vie, & cette vie dépend de plusieurs principes ; il est susceptible d’un état de santé & d’un état de maladie ; un mouvement continuel l’anime, il prend de l’accroissement & de la perfection ; les principes qui l’avoient entretenu, l’acte même de la vie, le conduisent insensiblement à la mort. Voilà donc autant d’objets qui concourent à former une physiologie végétale, dont l’exquisse est tracée au mot cité plus haut.

La physique, l’anatomie & la physiologie végétale donnent la clef de la botanique ; c’est un fil sûr pour guider les pas dans ce labyrinthe ; & l’on ne doit pas craindre de se livrer après cela à l’étude des plantes proprement dites. Elle renferme la nomenclature & l’histoire naturelle de chaque individu.

Section III.

De la Nomenclature.

Si l’esprit de l’homme étoit assez vaste, assez fort pour retenir facilement vingt mille & tant de mots personnels distinctifs ; s’il pouvoit se familiariser avec ce nombre prodigieux de noms, sans les confondre, la nomenclature simple des plantes seroit seule nécessaire en botanique. Mais il s’en faut de beaucoup, que la mémoire de tous ceux qui se livrent à cet étude, puisse accumuler & retenir sans confusion les noms & les caractères de toutes les plantes ; cependant la nomenclature doit être la véritable clef de la botanique, c’est le seul moyen de s’entendre & de se communiquer, de pays en pays, les observations & les découvertes que l’on peut faire dans le règne végétal. Comment donc supléer à la foiblesse & à l’insuffisance des mémoires communes ? L’esprit de méthode & d’ordre est venu au secours ; les fameux botanistes ayant remarqué que quantité de plantes avoient des caractères propres & communs entr’elles, & qu’elles se rangeoient mutuellement par familles, ont établi des divisions générales & des subdivisions particulières, susceptibles de différentes sections. Ce projet aidant facilement l’esprit, a été adopté assez généralement ; de-là sont venus les méthodes, les systêmes & les phrases botaniques.

Si plusieurs auteurs qui ont écrit sur l’agriculture, avoient été botanistes, ils auroient désigné par des phrases claires, par des des-