Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/434

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tin en est une preuve. Van Helmont dit, & avant & après lui, plusieurs auteurs, que le sang de cet animal, sur-tout celui qu’on a tiré des testicules & qui a été desséché au soleil, est un remède excellent dans la fluxion de poitrine ; & l’auteur de cet article, dans le Dictionnaire Encyclopédique, ajoute : « J’en ai entendu réciter des effets si merveilleux, qu’il est surprenant qu’on n’en fasse pas plus d’usage. On l’ordonne depuis vingt grains, jusqu’à deux drachmes. »

M. Vitet, dans sa Pharmacopée de Lyon, s’explique ainsi : « Les anciens ont cru que le sang de bouquetin étoit astringent & urinaire ; qu’il convenoit par conséquent dans la diarrhée par foiblesse d’estomac & des intestins ; dans la diarrhée séreuse, la colique néphrétique par des graviers, l’ischurie par des matières muqueuses. Le peuple assure que le sang de bouquetin favorise l’expectoration, aide à la résolution de la pleurésie essentielle & de la péripneumonie essentielle, excite la sueur, les urines & le flux menstruel, & que plus l’animal est nourri de plantes aromatiques, plus son sang est actif. Ni les uns, ni les autres ne sont fondés sur l’observation. À qui donc croire ? Cette diversité d’opinions conduiroit presque au pyrrhonisme sur les propriétés des substances qu’on regarde comme médicinales. » Je l’ai déjà dit, il seroit à desirer que la société royale de médecine, établie à Paris, s’occupât d’un nouvel & scrupuleux examen de ces substances ; l’ouvrage est trop étendu pour un seul particulier ; des savans, des médecins aussi éclairés que ceux qui la composent, peuvent seuls l’entreprendre, & ce seroit un des plus grands services que cette société, pleine de zèle, pût rendre à l’humanité. Le voile du charlatanisme tomberoit, & la vérité simple & nue paroîtroit dans tout son jour ; enfin, on sauroit à quoi s’en tenir.


BOUQUIN. Vieux bouc, (Voyez Bouc)


BOURBILLON. Nous donnons ce nom au flocon fibreux qui reste au milieu du javart, tandis qu’il suppure. (Voyez Javart) M. T.


BOURGÈNE, ou Bourdaine, ou Aune-noir. (Voyez Planche 14, pag. 404) M. Tournefort la place dans la seconde section de la vingt-unième classe, qui comprend les arbres & les arbrisseaux, à fleur en rose, dont le pistil devient un fruit composé de plusieurs baies ; & d’après Dodoens, il l’appelle frangula ; & Bauhin, alnus nigra baccifera, M. von Linné la nomme rhamnus frangula, & la classe dans la pentandrie monogynie. C’est sans doute à cause d’une espèce de ressemblance entre ses feuilles & celles de l’aune, (Voyez ce mot) qu’on l’a nommé mal à propos aune noir, puisqu’il y a une différence si frappante entre la fleuraison & la fructification de ces deux arbres.

Fleur ; d’une seule pièce, découpée en cinq parties ; en A elle est vue de face, en B de profil, & C représente la corolle de la fleur ouverte. Les étamines occupent les intervalles des divisions de la corolle, & elles sont courtes ; le pistil D est placé au centre ; le calice est adhérent à la corolle.