Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/478

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

générale, par exemple l’arbre de Judée : il naît sur le tronc même quelques bouquets de fleurs, & les fruits leur succèdent, ainsi que sur les branches.)

La branche est donc un petit arbre dont toutes les parties sont développées, enté sur un plus gros qui lui fournit une partie de la nourriture, la sève ascendante ou terrestre. Ajoutons encore, pour confirmer cette assertion, que les branches sont susceptibles de pousser des racines quand on les plante en terre, & que le bourrelet qui se forme au bouton sert à leur donner naissance. (Voyez Bourrelet & Racine) Si donc la branche n’a pas de racine, cela ne vient que de la place où elle est attachée ; mais les fibres, tant ligneuses que corticales, par lesquelles elle est implantée dans la tige, lui en tiennent lieu, & lui rendent le même service.

Rien n’est plus admirable que cette insertion. La branche composée de toutes ses parties, pénètre à travers l’épaisseur même du tronc, & là chaque partie se réunit & se confond avec celle du tronc ; l’écorce avec l’écorce, l’aubier avec l’aubier, le bois avec le bois, la moelle avec la moelle, &c., &c. Pour bien entendre & démontrer ceci jusqu’à l’évidence, il suffit de jeter les yeux sur les Figures 33, 34, 35 & 36 de la planche du mot Bulbe. La Figure 33 représente deux branches sciées au-dessus de leur réunion ; on voit par leurs couches concentriques & leur conformation, qu’elles forment chacune un arbre parfait, & il seroit même difficile dans cet état, de distinguer le tronc d’avec la branche. Si l’on scie un peu au-dessous de la jonction des deux branches, (Fig. 34) on distingue les deux aires des couches ligneuses A & B, mais elles sont entourées d’autres couches qui les enfermant toutes les deux, forment une enveloppe commune aux couches ligneuses qui appartiennent à chacune des branches. Plus on coupe bas, & plus les deux aires se confondent au point enfin qu’ils ne forment plus qu’une seule tige avec le tronc. Si au lieu de scier les branches horizontalement, on les fend perpendiculairement, (Fig. 35) on peut suivre leur réunion jusqu’à ce qu’elles se confondent. La ligne A A représente la coupe de la Fig. 33, & B B celle de la Fig. 34. Nous avons pointé la trace de la branche D jusqu’en C, pour qu’on pût la distinguer.

Par ce que nous venons de dire on doit conclure que les branches se terminent dans le corps des arbres par un vrai cône A B C (Fig. 36) qui a son sommet B sur la couche où le bouton qui a été la première origine de cette branche, a commencé à paroître, & sa base A C est la branche elle-même. Ce cône est d’abord très-petit ; plus la branche croît, & plus il se développe & devient étendu.

La branche tire sa nourriture & de la substance même de l’arbre qui la porte, & de ses propres feuilles, lorsqu’elles sont développées. Ces différens sucs produisent son accroissement, tant en grosseur qu’en longueur. Comme nous avons expliqué le mécanisme de l’accroissement du végétal au mot Accroissement, nous y renvoyons, parce