Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/545

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CADRAN, CADRANURE, Botanique. C’est une maladie à laquelle les gros arbres, & sur-tout les chênes, sont sujets ; elle est bien différente de la roulure, & de la gelivure, avec lesquelles il ne faut pas la confondre. La cadranure est composée des fentes circulaires de la roulure, & des rayons de la gelivure qui vont du centre à la circonférence ; de façon que ces différentes fentes ne représentent pas mal les lignes horaires d’un cadran. Très-souvent un arbre qui paroît fort sain à l’extérieur, renferme dans le cœur cette maladie qui ne devient sensible que lorsqu’il est abattu. Les jeunes arbres n’en paroissent jamais attaqués, & elle ne frappe que ceux qui sont sur le retour. Certainement l’altération du bois du cœur influe pour beaucoup dans cette maladie, sans qu’on puisse au juste en assigner la cause. Le bois n’en paroît pas moins sain, & peut être employé à beaucoup d’usages où il n’est pas nécessaire de grosses pièces ; par exemple, les lattes, les douelles, le merrain, &c. &c. (Voyez Gelivure & Roulure) M. M.


CADUC. (Mal) Voyez Épilepsie.


CAFÉ. Je n’ai jamais cultivé cet arbre précieux ; je l’ai vu au jardin du roi, mais pas assez fréquemment pour écrire d’après mes observations. J’emprunterai de divers auteurs ce que je vais rapporter, en rendant à chacun ce qui lui appartient, suivant la loi que je me suis imposée & dont je ne me départirai jamais.


Tableau du mot Café.


CHAP. I. Histoire du Café.
CHAP. II. Description du Café par M. de Jussieu.
CHAP. III. De la culture du Café.
CHAP. IV. De ses propriétés.


CHAPITRE PREMIER.

Histoire du Café.

Le cafier, dit M. l’abbé Raynal dans son Histoire philosophique & politique des établissemens des Européens dans les deux Indes, vient originairement de la haute Éthiopie, où il a été connu de tems immémorial, & où il est encore cultivé avec succès. M. Lagrenée de Mézières, un des agens les plus éclairés que la France ait jamais employés aux Indes, a possédé de son fruit, & en a fait souvent usage. Il l’a trouvé beaucoup plus gros, un peu plus long, moins vert, presqu’aussi parfumé que celui qu’on a commencé à cueillir dans l’Arabie vers la fin du quinzième siècle.

On croit communément qu’un mollach, nommé Chadely, fut le premier arabe qui fit usage du café, dans la vue de se délivrer d’un assoupissement continuel, qui ne lui permettoit pas de vaquer convenablement à ses prières nocturnes. Ses derviches l’imitèrent. Leur exemple entraîna les gens de loi. On ne tarda pas à s’appercevoir que cette boisson purifioit le sang par une douce agitation, dissipoit les pesanteurs de l’estomac, égayoit l’esprit ; & ceux même qui n’avoient pas besoin de se tenir éveillés, l’adoptèrent. Des bords de la mer rouge il passa à Médine, à la