Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/20

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paquets d’environ trois onces avec une ficelle, & l’on joint ensemble une dizaine de ces paquets avec une petite corde, pour pouvoir les laver commodément ; ensuite on les met dans une petite cuve de bois ou de terre cuite, ayant soin de placer toujours au fond le chanvre le plus gros, & on le couvre d’une toile pour recevoir les cendres de la lessive.

On fait infuser la soude & la chaux pendant vingt-quatre heures, dans la quantité d’eau dont on a parlé, les remuant de temps en temps. Ensuite on met la lessive sur le feu pendant quatre heures, la faisant bouillir pendant la dernière demi-heure ; & on la jette toute bouillante sur le chanvre qui est dans la cuve ; puis on couvre la cuve afin qu’elle maintienne sa chaleur. Au bout de six heures, on examine si le chanvre se divise en petits filamens comme la toile d’araignée & alors on le retire. S’il n’est pas assez fait, on tire par un trou fait au bas de la cuve, ce qui peut sortir de lessive ; on la fait bien chauffer, on la rejette dessus, & on peut encore la laisser pendant une heure.

Ensuite on lave bien le chanvre dans l’eau claire. Après cette opération, on prend une once & demie de savon par livre de chanvre, dont on enduit tous les paquets ; on les remet dans la cuve, & l’on jette dessus de l’eau bouillante, autant qu’il en faut pour qu’il soit bien imbibé & pas davantage, & on le laisse ainsi pendant vingt-quatre heures. Ensuite on le lave bien jusqu’à ce que l’eau sorte claire, & on le fait sécher à l’ombre. Avant de le peigner, il faut le battre avec une spatule de bois, afin qu’il rompe moins lorsqu’on le peigne.

On le peigne de la même façon que le lin le plus fin, en petits paquets. Pour cet effet, il faut le passer par trois peignes plus fins les uns que les autres. Il faut mettre à part celui du premier tirage & celui qui est du second, parce que le premier étant plus fort & plus long est meilleur pour l’ourdissure, & l’autre pour remplir. Ensuite on fait passer les étoupes ou filasses par des cardes à soie, & l’on en tire le plus fin. Lorsque le fil est fait, il ne faut point le passer à la lessive pour le blanchir, mais seulement le laver avec de l’eau chaude & du savon, & ainsi on le met en œuvre : sur quoi, il est à remarquer que le fil fait de ce chanvre ne diminue tout au plus que d’une once par livre en blanchissant. Je réponds, d’après ma propre expérience, de la bonté du procédé du Prince de St. Sévère.

L’art de peigner le chanvre n’étant pas de la compétence de l’agriculteur, ce n’est pas le cas d’en parler.


CHAPELET. (Voyez Puits à roue)


CHAPITEAU. (Voyez Alambic)


CHAPON, CHAPONNER. Le chapon est un jeune coq auquel on a ôté les testicules. Cette opération fait acquérir beaucoup d’embonpoint à cet oiseau, il s’engraisse facilement & rend sa chair plus délicate.

L’opération consiste à faire une incision près des parties de la génération de l’animal, d’y introduire le doigt index, d’enlever les testicules ; & de recoudre la blessure. L’habitude