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la main sur le côté du ventre, au bas du flanc, lorsque la jument vient de boire, qu’elle mange l’avoine, où lorsqu’elle est fatiguée ; la tuméfaction des mamelles, qui se manifeste & disparoît alternativement deux ou trois fois, pendant les deux derniers mois qu’elle porte.


Section V.

Des soins que l’on doit avoir de la Jument lorsqu’elle est pleine.


On doit ménager la jument pendant tout le temps qu’elle porte, éviter, avec grand soin, tout ce qui pourroit la blesser, ou lui occasionner quelque commotion forte, capable de la faire avorter, (voyez Avortement) la nourrir suffisamment avec de bon foin, & l’eau blanchie avec la farine d’orge ; il importe encore qu’elle ne soit point surchargée de graisse, parce qu’un excès d’embonpoint devient ordinairement dangereux, en rendant l’accouchement laborieux & difficile.


Section VI.

De l’Accouchement & des moyens de le faire réussir.


La jument met bas au commencement du douzième mois : le terme est retardé ou avancé de quelques jours, suivant que la mère & le poulain sont vigoureux. La plupart des jumens restent debout dans l’accouchement ; & après quelques efforts, elles jettent leur poulain, qui, en tombant, rompt le cordon ombilical, & donne une secousse à l’arrière-faix, pour en faciliter la séparation & la sortie. Cette opération s’exécute sans effusion de sang ; le cordon se dessèche, & tombe par la suite. Dans l’accouchement naturel, le poulain présente la tête la première : s’il est mal tourné, ou qu’il se présente par une autre partie, on le remet en situation avec la main. Dans le cas où la mère manque de forces, ou si le poulain est mort, on le tire avec des cordes, après avoir fait entrer de l’huile dans la matrice, dans la vue de lubréfier le passage, & faciliter la sortie.


Section VII.

Des soins que le Poulain exige depuis le moment de sa naissance, jusqu’au temps du sevrage.


Aussitôt que le poulain est né, il essaie de se lever & de se tenir debout ; mais ses articulations, encore molles & mal assurées, ne pouvant le soutenir, il chancelle, & tombe souvent fort lourdement. Dans un parc, les chutes n’ont aucune suite fâcheuse ; mais si le poulain naît dans une écurie, on doit l’éloigner des murailles, & mettre autour de lui beaucoup de paille, afin d’amortir les heurts, toujours dangereux sur un corps aussi tendre. En naissant, il a douze dents molaires, qui se trouvent un peu usées. (Voyez Dentition) Deux jours après sa naissance, il s’affermit assez pour pouvoir marcher. À six mois ou un an, suivant la vigueur de l’animal, ou, la température de la saison, le poil doux & très-long, dont son corps étoit couvert, tombe, & découvre celui dont la couleur sera permanente.

Pour que le développement du poulain se fasse promptement, il