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fraîche, la glace même sont des moyens inutiles, quoique très-vantés.

La chaleur du climat oblige, lorsque le soleil est passé, de tenir ses portes & ses fenêtres ouvertes, pour établir un courant d’air, & ramener la fraîcheur dans les appartemens ; la plus petite lumière appelle les cousins d’une quart de lieue à la ronde. Mon seul expédient a été de garnir les portes & fenêtres avec du canevas clair, cloué sur des châssis ou cadres mobiles. Alors on voit par centaine contre ce canevas, les cousins faire des efforts inutiles pour entrer. Si on connoît des expédiens plus sûrs, je prie de me les communiquer.

Si, près de votre habitation, vous avez des réservoirs, des pièces d’eau, &c., il s’en élèvera, chaque soir, des nuées entières : peuplez ces pièces d’eau d’un très-grand nombre de petits poissons qui les dévoreront dans leur état de larve, de ver, sans en laisser un seul.


COUSSON. Dans quelques provinces du royaume, on nomme ainsi une vapeur qui s’élève de terre, & brûle les bourgeons les plus tendres des vignes, quand elles commencent à pousser. Les vignes dont le cep est tenu bas, & celles dont le cep est taillé près de terre, y sont plus sujettes que les vignes élevées de quelques pieds au-dessus de la surface du sol. Ce cousson a lieu, lorsque le vent du nord règne, & que le vent du midi veut entrer. Dans cette circonstance la rosée est très-abondante ; souvent elle se change en gelée blanche ; le ciel est pur & serein ; le soleil se lève, paroît, agit dans toute sa force sur cette rosée qui cherche à s’élever, & qui souvent forme une espèce de vapeur ou de brouillard autour du cep, enfin brûle les jeunes bourgeons & les réduit en poussière.

Il y a deux moyens de prévenir cet inconvénient : ou en tenant le cep beaucoup plus haut ; ou lorsqu’on craint cette fâcheuse catastrophe, de faire des monceaux de paille humide ou de feuilles, & de les placer à l’endroit d’où le vent souffle, d’y mettre le feu au moment du lever du soleil, afin que ses rayons ne puissent traverser la fumée qui environne & couvre la vigne. Le cousson a rarement lieu sur les hauteurs ; il n’est que trop fréquent dans les bas-fonds.


COUTEAU DE CHALEUR. Morceau de vieille faulx, avec lequel on abat la sueur du cheval.


Couteau de feu, Médecine vétérinaire. Instrument de fer, dont le maréchal se sert pour mettre le feu aux jambes du cheval. (Voyez Feu, appliquer le feu.)


COUTRE. (Voyez Charrue)


COUVAIN. (Voyez Abeille)


CRAIE, CRAYON. Terre calcaire, (Voyez ce mot) quelquefois friable, farineuse, plus souvent en masse ou couches solides jusqu’à un certain point, privée de saveur & d’odeur, faisant plus ou moins effervescence avec les acides, s’attachant à la langue, attirant l’acide de l’air, & formant à sa surface, par son union avec lui, un sel nitreux.

La craie est formée par le débris des coquillages réduits en poudre ou en parcelles. Si elle est pure, sans mélange de terre argileuse, c’est