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bois de l’année précédente touche la terre. Alors, avec des osiers ou tels autres liens, il met deux ou trois attaches à chaque paquet, les serre légèrement, & seulement assez pour que les sarmens ne se dérangent point. Arrivé chez lui, il ouvre dans le voisinage de l’eau une fosse proportionnée au nombre des paquets, il les y place droits, recouvre leurs pieds avec de la terre à la hauteur de six pouces, & la serre avec le pied. Il faut entretenir habituellement de l’humidité tout autour : j’ai vu de semblables crossettes éprouver les rigueurs du plus grand froid, être environnées & serrées par la glace la plus épaisse, reprendre & pousser très-bien au printemps suivant.

Je préfère planter la crossette au moment qu’elle est coupée sur le cep. Au mot Vigne, j’entrerai dans de plus grands détails.


CROTTE, CROTTIN. Excrémens des chevaux, des chèvres, des moutons, &c. Cet engrais est excellent ; celui d’été est préférable à celui d’hiver : on l’emploie, ou après qu’il a resté plusieurs mois réuni en masse, & qu’il a passé son feu, ou aussi-tôt après qu’on l’a ramassé : ceci demande quelques réflexions. Si on doit semer quelques temps après qu’on a répandu l’engrais, on aura très-bien fait de l’avoir tenu en masse, parce que, de cette époque à celle des semailles, il n’aura pas eu le temps de combiner ses principes avec ceux de la terre ; mais, par exemple, si on le répand tout frais pendant l’hiver de l’année de jachère, & qu’on le recouvre aussitôt par un fort coup de charrue, il alors il aura le temps de travailler, & d’amender les terres, qu’on appelle froides.

Si le crottin reste pendant l’été exposé à l’action du soleil, il se dessèche, ses principes s’évaporent ; si la pluie survient, ils sont délavés & entraînés avec elle, de sorte que, de manière ou d’une autre, il ne reste plus qu’un caput mortuum sans efficacité : de-là résulte la nécessité indispensable de labourer avec la charrue à versoir le terrein sur lequel les moutons, les bœufs, les chevaux, &c, ont passé quelques nuits.


CROUPE, Médecine Vétérinaire. La croupe est cette partie du cheval, qui s’étend depuis la terminaison des reins jusqu’au haut de la queue.

Sa largeur dépend de la distance & de l’éloignement proportionné des os des îles, c’est-à-dire, des os qui forment les hanches. Nous exigeons que la croupe soit arrondie & divisée par une espèce de canal régnant dans son milieu, qui est une continuation de celui dont nous parlerons à l’article Reins. (Voyez le mot Reins. Toute croupe coupée, avalée ou tranchante, est un défaut dans le cheval. Nous appelons croupe coupée, celle qui, regardée de profil, paroît étroite, & ne pas avoir sa rondeur & son étendue ; croupe avalée, celle qui tombe trop tôt, ce qui fait que l’origine de la queue est plus basse, & par conséquent mal placée ; croupe tranchante, celle dont les cuisses du cheval sont très-aplaties : telle est celle des mulets & des chevaux espagnols. Cette imperfection, à la vérité, n’est désagréable qu’à la vue ; nous voyons même que, dans les