Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/576

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chevaux, elle se trouve réparée par la vigueur de leurs membres, la force de leurs reins, & la beauté de l’action & du jeu de l’arrière-main. M. T.


CRUCIFÈRE, CRUCIFORME. (Voyez Croix, Fleur en croix.)


CRYPTOGAMIE, Botanique. Mot dérivé du grec, & composé de ϰρυπτοσ caché, & de γαμοσ noces. Le Chevalier von Linné a employé ce mot pour désigner la dernière classe de son systême sexuel, dans laquelle les fleurs sont renfermées dans le fruit, ou presqu’invisibles. Comme tout son systême roule sur le mariage des fleurs, ou sur l’usage des étamines & des pistils, il a caractérisé ses différentes classes par la présence ou l’absence, ou la position des parties mâles & femelles ; mais, dans la classe des fougères & des mousses, ne pouvant distinguer ces parties, & partant du principe, qu’elles devoient exister quoiqu’elles ne fussent pas apparentes, il a supposé que les noces se faisoient en secret dans l’intérieur de la plante, & loin des yeux du vulgaire : voilà pourquoi il lui a donné le nom de cryptogamie ou de noces cachées. Depuis le Chevalier von Linné, on a découvert les graines de plusieurs plantes de cette classe : la loupe & le microscope ont été d’un grand secours pour cette découverte. ( Voyez Graine & Système) M. M.


CRYSALIDE. (Voyez Chrysalide)


CUCURBITACÉE, (Plante) tiré du mot latin cucurbita, qui désigne la faucille des courges, citrouilles, concombres, potirons, melons, &c.


CUEILLETTE DES FRUITS. Il n’est pas possible d’entrer dans le détail de la cueillette ou récolte de tous les individus renfermés sous ces dénominations. Voici des règles générales.

Un amateur cueille les fruits d’été seulement quelques heures avant de les faire servir sur table : ils ont le temps de perdre la chaleur qui leur a été communiquée par les rayons du soleil, & sur-tout de laisser évaporer une partie de l’eau surabondante de végétation qu’ils contiennent, & peut-être de leur air fixe. (Voyez ce mot) L’expérience journalière prouve que la même quantité de fruit, prise sur l’arbre, & mangée aussitôt, incommode, donne des vents, dérange l’estomac, souvent occasionne le dévoiement, tandis que la même quantité, mangée plusieurs heures après avoir été cueillie, n’incommode point. Le fruit cueilli pendant la grande chaleur, & mangé aussitôt, est moins mal-faisant que celui cueilli le matin, & chargé de rosée.

Il n’y a aucune comparaison à faire entre le goût & le parfum d’un fruit mûri sur l’arbre, & celui d’un semblable fruit cueilli trop tôt, qui a complété sa maturité sur la paille ou sur des planches.

Le fruit d’hiver doit rester sur l’arbre aussi long-temps qu’il est possible de le conserver, sans craindre les gelées : les petites rosées blanches de l’automne ne l’endommagent pas. On a un signe bien certain de l’époque à laquelle il doit être cueilli, dans les feuilles même de l’arbre. Tant qu’elles restent vertes, qu’elles ne jaunissent, ne rougissent point, c’est une marque évidente que la sève