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tées en manière de scie dans le bluet ; déchirées en leurs bords dans les chatons du peuplier ; membraneuses, transparentes dans les tiges de l’orobanche, du tussilage ; tendres, charnues dans l’hypociste, &c. &c. M. M.


ÉCART, Médecine Vétérinaire. L’écart est un effort du bras qui tend à le séparer ou à l’écarter d’avec le corps du cheval. Lorsque la disjonction ou la séparation est portée au dernier degré, nous rappelons entr’ouverture. (Voyez Entr’ouverture)

Causes. Les causes les plus ordinaires de cette maladie sont une chute ou un effort que le cheval aura fait en se relevant, ou bien lorsqu’en cheminant, l’une des jambes de devant ou toutes deux ensemble se seront écartées, & auront glissé de côté & en dehors.

Des parties qui sont principalement affectées dans l’écart. Cet accident arrive d’autant plus aisément, que l’articulation du bras avec l’épaule se trouvant très-mobile, & jouissant d’une grande liberté, occasionne le tiraillement ou une extension plus ou moins forte de toutes les parties qui assujettissent le bras, qui l’unissent à la poitrine, & qui l’en rapprochent ; c’est pour cette raison que tous les muscles qui s’attachent d’un côté au sternum, aux côtes, aux vertèbres du dos, & de l’autre à l’omoplate, c’est-à-dire, à l’os qui forme l’épaule, & à l’humérus, peuvent souffrir de cet effort, sur-tout s’il est considérable.

Symptômes. Le gonflement & la douleur sur-tout au muscle commun, à l’épaule & au bras, & la difficulté de l’action du cheval qui fauche, c’est-à-dire, qui décrit un demi-cercle en cheminant, sont les seuls signes qui décèlent l’écart. Mais dans la circonstance d’une extension foible & légère, le gonflement n’existe point, & il ne reste plus pour unique symptôme que la claudication de l’animal. Ce dernier symptôme est encore équivoque, parce qu’un cheval peut boiter du pied & de la jambe, comme du bras & de l’épaule. Il n’arrive que trop souvent qu’à la campagne, on ne sait pas distinguer si le cheval boite de l’épaule ou du pied ; c’est pourquoi, il est indispensable d’indiquer ici les moyens de discerner constamment les parties atteintes & viciées, lorsque l’animal boite.

Des signes extérieurs qui annoncent que le cheval boite de l’épaule, de la jambe ou du pied. Un cheval, comme nous l’avons déjà dit, peut boiter de l’épaule & du bras, comme du pied & de la jambe. Il est possible de juger sainement & avec exactitude de la partie affectée, en examinant d’abord si le mal ne se montre point par les signes extérieurs & visibles, & rechercher ensuite quelle peut être la partie sensible dans laquelle réside la douleur.

Les signes extérieurs, par exemple, qui annoncent à l’hippiatre ou au maréchal, que le cheval boite du pied, sont toutes les maladies auxquelles cette partie est sujette, telles que l’enclouure, le javart, la seime, la bleime, le crapaud ; &c. (voyez tous ces mots) ceux qui indiquent que l’animal boite de la jambe, sont la nerferure, le ganglion, les contusions, les meurtrissures, les engorgemens, &c. Les heurts, les coups, un appui ferme & forcé d’une selle