Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/118

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qui aura trop porté sur le devant, sont autant d’accidens qui peuvent occasionner la claudication de l’épaule. (Voyez Boiter)

Des moyens qu’il faut prendre pour s’assurer positivement de la partie atteinte, & qui occasionne la claudication. L’hippiatre ne doit prendre le parti que nous allons proposer, que lorsqu’il n’aperçoit rien d’apparent.

1°. Il doit frapper d’abord avec le brochoir sur la tête de chacun des cloux qui ont été brochés, & avoir en même temps l’œil sur l’avant-bras de l’animal & près du coude.

2°. Si le clou frappé occasionne la douleur, soit parce qu’il serre, soit parce qu’il pique le pied, il remarquera un mouvement sensible dans le même avant-bras, & ce mouvement est un signe assuré que l’animal boite du pied.

3°. Si en frappant ainsi sur la tête des cloux, l’animal ne feint en aucune façon, on le déferrera, après quoi, on serrera tout le tour du pied, en appuyant un des côtés des tricoises vers les rivures des cloux, & l’autre sous le pied, à l’entrée de ces mêmes cloux. Dès qu’on verra dans l’avant-bras le mouvement dont nous avons déjà parlé, on doit être certain que le siège du mal est dans le pied.

4°. Si en frappant de nouveau sur la tête des cloux, & si en pressant ainsi le tour du pied avec les tricoises, rien ne se découvre au maréchal, il faut parer le pied (voyez Ferrure) & le sonder de nouveau avec les tricoises.

5°. Si malgré toutes les précautions, & par l’existence d’autres maladies qui peuvent affecter le pied, l’artiste ne découvre aucune des causes qui donnent lieu à la claudication, il doit remonter à la jambe, presser, comprimer avec les doigts le canon, le tâter ainsi que le tendon, prendre garde qu’il n’y ait enflure au boulet, ce qui dénoterait quelque entorse, ou des molettes, (voyez Entorse, Molettes) & par conséquent le siège du mal.

6°. Cela fait, on passe à l’examen du bras & de l’épaule ; il s’agit ici de manier les parties avec force avec les deux mains, & observer si l’animal feint ou ne feint pas lors de la compression, après quoi on le fait cheminer ; dans le cas où il y aura inégalité de mouvement dans les parties, & où la jambe du côté malade demeurera en arrière, n’avancera jamais autant que la jambe saine, & ne se mouvra avec autant de vitesse, on pourra conclure que le mal est dans le bras & dans l’épaule. Voici de plus une observation infaillible. En faisant marcher quelque temps le cheval, si le mal attaque le pied, il est certain qu’il boitera toujours davantage, à mesure qu’il fatiguera, tandis qu’au contraire, il boitera moins, si le bras ou l’épaule sont affectés, ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer dans l’article boiter, (Voyez Boiter)

7°. Le siège de la claudication de l’épaule & du bras étant parfaitement reconnu, il s’agit encore de trouver un signe univoque pour ne pas confondre la claudication qui est suscitée par un coup, un heurt, un froissement, & une contusion, avec celle qui reconnoît pour cause un écart. Dans ce dernier, l’animal fauche toujours en cheminant, ainsi que nous