Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/273

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comme pour le prunelier ; la vieillesse dans le houx produit le même effet.

Grew a encore tiré une conclusion assez fausse de la direction des épines & des aiguillons pour son système du mouvement naturel du corps ligneux de bas en haut, & de l’écorce de haut en bas ; il a cru voir que toutes les épines avoient une direction tendante vers le ciel, & les aiguillons, au contraire, vers la terre ; mais plus on observe les arbres, les arbustes & les plantes à épines & à aiguillons, & moins on trouve de régularité & d’uniformité dans leur direction. Il est peu de parties dans les plantes où l’on ne trouve des épines, excepté les racines. Les tiges, les branches, les feuilles, les calices, les fruits en sont souvent armés ; elles garnissent les rameaux dans les pruneliers, les nerpruns, l’oranger, l’arrête-bœuf ; elles terminent les feuilles du houx, de l’aloès succotrin, de la carline ; elles semblent revêtir le calice du chardon ; on en trouve sur le fruit de l’aigremoine, de la pomme épineuse, &c. Enfin, les épines sont terminales, lorsqu’elles naissent du sommet, soit des rameaux, soit des feuilles ; axillaires, lorsqu’elles sont placées dans les aisselles, soit des rameaux, soit des feuilles, soit des péduncules ; calicinales, lorsqu’elles naissent immédiatement du calice, foliaires, lorsqu’elles naissent sur les feuilles ; simples, lorsqu’elles se terminent sans division ; divisées lorsqu’elles sont partagées vers le sommet ; enfin, composées, lorsqu’elles portent elles-mêmes des épines qui naissent de leur substance. (Voyez Aiguillon & Poil) M. M.


Épine blanche. (Voyez Aubépin)


Épine noire. (Voyez Prunelier)


Épine d’été, Poire (Voyez ce mot)


ÉPINETTE. Espèce de cage très-étroite, destinée à renfermer la volaille qu’on veut engraisser. Chaque épinette contient une seule pièce, & le malheureux chapon, ou dinde, ou poulet, s’y retourne avec peine. Un bâton traverse cette cage, l’oiseau se perche dessus, & vis-à-vis sont placés son abreuvoir & sa mangeoire, si on se contente de cette captivité. Ce n’est encore que le prélude de la barbarie dictée par la gonrmandise : avant de l’emprisonner on lui plume la tête & les entre-cuisses, afin, dit-on, que ces plumes n’absorbent pas les sucs nourriciers ; ensuite on lui crève les yeux, afin qu’il ne cherche à faire aucun mouvement attendu que la digestion est trop hâtée par le mouvement.

Avec des farineux tels que le sarrasin, le maïs, la pulpe de pomme de terre, on prépare des boulettes, & trois à quatre fois par jour on les empâte, en augmentant chaque jour la dose, si on voit qu’il ne reste plus rien dans le jabot.


ÉPINEUX, ÉPINEUSE, Botanique. Se dit d’une tige ou d’une branche, ou d’une feuille, ou d’un calice, ou d’un fruit armé d’épines, (Voyez le mot Épine) M. M.


ÉPINE-VINETTE. M. Tournefort la place dans la seconde section de la vingt-unième classe, qui comprend les arbres à fleur, en rose, dont le pistil devient une baie, & il l’appelle berberis dumerorum. M. von Linné