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ensuite un digestif pour faire tomber l’esquille & savonner l’exfoliation, & mettre sur le reste des plumaceaux imbibés d’essence de térébenthine : c’est-là en quoi consiste le premier appareil.

Si au bout de cinq jours qu’on lève l’appareil, l’artiste s’apperçoit que les chairs soient baveuses, mollasses & filamenteuses, & qu’elles fournissent une humeur séreuse, c’est une preuve que la racine du fic n’est pas entièrement détruite ; il importe de le recouper avec l’instrument tranchant, & de panser la plaie avec l’onguent égyptiac, des deux jours l’un, jusqu’à parfaite guérison. Le grand point dans le premier pansement est d’emporter entièrement le fic, & de détruire avec la rénette tout ce qui peut en rester dans la muraille : mais si le fic, comme cela peut avoir lieu, regagne du côté de la couronne, en allant de bas en haut, on doit avoir soin de bien placer l’appareil, c’est-à-dire, les plumaceaux imbibés d’essence de térébenthine, serrés & contenus par une ligature large qu’on ne lèvera qu’au bout de quatre jours, de peur d’hémorragie.

La fièvre survient quelquefois à la suite de l’opération : la saignée, l’eau blanche, le son mouillé, les lavemens émolliens suffisent pour la calmer.

Nous avons vu des chevaux qui, outre les fics à la fourchette, avoient en même temps des eaux aux jambes, & des poireaux aux paturons. Dans ce cas, on doit bien sentir qu’il seroit inutile d’entreprendre la cure du fic, sans, au préalable, avoir procédé à la guérison de la maladie première, parce que la sérosité âcre, s’écoulant des eaux du paturon dans le pied, ne pourroit que s’opposer à la guérison radicale du fic. (Ainsi Voyez Eaux aux jambes, Poireaux)

Outre le fic dont nous venons de parler, il est encore d’autres petites tumeurs ou excroissances charnues qui portent le même nom, & qui viennent en différentes parties du corps des chevaux, & sur-tout des ânes & des mulets. Ces excroissances sont quelquefois molles, quelquefois dures & squirreuses, & fixent pour l’ordinaire leur siège sous le ventre, au fourreau.

Le plus sûr moyen de guérir ces espèces de fic, c’est de les lier avec de la soie, quand on le peut, & de les serrer de jour en jour. On les voit tomber dans la suite sans occasionner de douleur. Pour cicatriser plus fortement les petits vaisseaux, & pour prévenir toute reproduction, on peut toucher légèrement la partie qui étoit le siège du fic, si toutefois la situation de la partie le permet, avec un petit bouton de feu. Nous avons retiré des effets merveilleux des trochisques de réalgal, introduits dans le centre du fic, & maintenus par un point de suture, dans trois mulets de charrette, confiés aux soins d’un maréchal qui n’avoit pu trouver le remède convenable. M. T.


FICHER LES ÉCHALAS. (Voyez échallas)


FIENT, FIENTE. (Voyez le mot Engrais)


FIÈVRE, Médecine rurale. La fièvre, chez les romains, a été érigée en divinité. La régularité de sa marche avoit pu lui mériter cet honneur ; mais cependant il y a tout lieu de croire que c’est la peur qui en