Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/419

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états jouit de tous les avantages de la chaux & de la marne.

Les plâtras produisent de très-bons effets, mis au pied des oliviers, ou seuls, ou mêlés avec des engrais animaux ; dans ce dernier cas, la combinaison savonneuse, ou principes de la sève, est bientôt établie. (Voyez la seconde & la troisième section du Chap. VIII du mot Culture, afin d’éviter ici des répétitions inutiles). Le plâtre agit avec le plus grand succès dans les terrains bas & marécageux, sur les prairies maigres & chargées de mousse, de joncs, de plantes parasites ; sur les vieilles luzernes qu’elles rajeunissent singulièrement pourvu que les pieds ne soient pas déjà détruits. En un mot, le plâtre est un excellent engrais qu’on doit employer avec la même circonspection que la chaux & de la même manière. (Voyez ce mot, il est essentiel à cet article).


HACHE, HACHETTE. Instrument de fer tranchant qui a un manche, & dont on se sert pour couper & fendre du bois. (Voyez sa Figure dans la Planche du mot Instrumens d’agriculture). On appelle hachette le même instrument, mais en plus petit volume.


HAIE, clôture des champs, des vignes, &c., faite avec des arbres, des arbustes communément épineux & quelquefois sans épines.

Tout propriétaire a le droit naturel de clorre de haies ses héritages, excepté dans les capitaineries à cause des chasses, & cependant ce seroit le cas de les clorre plus que par-tout ailleurs, s’il y a des cerfs & des biches, &c.

Les droits coutumiers varient suivant les Provinces. Il est cependant reconnu que dix-huit pouces de distance de l’héritage voisin, suffisent pour planter une haie d’épine blanche ou d’aubépine. Cette distance n’est pas suffisante pour les haies formées avec des ronces, parce que les ronces tracent entre deux terres & gagnent promptement le champ voisin. Le propriétaire limitrophe peut forcer son voisin à couper des branches de la haie qui excèdent ses limites.

Une haie plantée sur un fossé appartient au propriétaire du fossé. Si la haie & le fossé sont en tel état qu’on ne puisse distinguer à qui ils appartiennent, ils doivent être adjugés aux propriétaires qui ont le plus besoin de clôture ; car s’ils sont entre une terre que l’on sème & une vigne, la présomption est qu’ils appartiennent au propriétaire de la vigne à qui la clôture est plus nécessaire qu’au champ ; il en est de même d’une haie plantée entre une terre & un pré, le pré étant exposé à la pâture du bétail, s’il n’est pas clos. Si la haie se trouve entre deux fonds qui aient également besoin de clôture, elle doit être réputée mitoyenne. Cette manière de décider la propriété ne peut pas avoir lieu dans les pays cadastrés où l’étendue des héritages