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qui frappe avec l’espadon Z sur la poignée de chanvre ou de lin N qu’il tient dans l’entaille demi-circulaire de la planche verticale du chevalet Y.

7. Ouvrier qui, pour faire tomber les chenevottes, secoue contre la planche M du chevalet la poignée de lin qu’il a espadée.

8. Autre espadeur qui fait la même opération sur l’autre planche verticale du chevalet.

9. Bas de la Planche. L’égrugeoir dont se sert l’ouvrier de la figure 1 ; l’extrémité de cet instrument, qui pose à terre, est chargée de pierres pour l’empêcher de se renverser.

10. Mâchoire supérieure de la broye, vue par-dessous. On voit qu’elle est fendue dans toute sa longueur pour recevoir la languette du milieu de la machoire inférieure, & former avec celle-ci deux languettes ou tranchans mouises, propres à rompre & à briser la chenevotte.

11. La broye toute montée ; la mâchoire supérieure est retenue dans l’inférieure par une cheville qui traverse tous les tranchans.

12. Chevalet simple X, le même que celui cotté X dans la vignette.

13. Chevalet double Y Y, le même que ceux cottés M Y dans la vignette.

14. Élévation d’une des planches du chevalet, soit simple, soit double.

15. Élévation & profil d’un espadon, vu de face en A & de côté en B.

Au mot Chanvre, j’ai donné le procédé du prince de Saint-Sévère pour le préparer & le rendre aussi beau que celui de Perse ; je crois qu’on pourroit faire usage de ce procédé pour le lin ; cependant j’avoue que je ne l’ai pas essayé. On trouve dans les Mémoires de l’Académie de Stockolm un procédé pour rendre le lin aussi beau que le coton ; je vais le rapporter, il est de M. Palmquist, & il revient à-peu-près, quant au fond, à celui du prince de Saint-Sévère.

On prend une chaudière de fer fondu ou de cuivre étamé, on y met un peu d’eau de mer ; on répand sur le fond de la chaudière parties égales de chaux & de cendres de bouleau ou d’aune. (Toute autre cendre de bois qui n’aura pas floté sera aussi bonne) Après avoir bien tamisé chacune de ces matières, on étend par-dessus une couche de lin, qui couvrira tout le fond de la chaudière. On mettra par-dessus assez de chaux & de cendres pour que le lin soit entièrement couvert ; on fera une nouvelle couche de lin, & on continuera de faire ces couches alternatives jusqu’à ce que la chaudière soit remplie à un pied près, pour que le tout puisse bouillonner. Alors on mettra le feu sous la chaudière, on y remettra de nouvelle eau de mer, & on fera bouillir le mélange pendant dix heures, sans cependant qu’il sèche ; c’est pourquoi on y remettra de nouvelle eau de mer à mesure qu’elle s’évaporera. Lorsque la cuisson sera achevée, on portera le lin ainsi préparé à la mer, & on le lavera dans un panier, où on le remuera avec un bâton de bois bien uni & bien lisse. Lorsque le tout sera refroidi au point de pouvoir le toucher avec la main, on savonnera ce lin doucement, comme on fait pour laver le linge ordinaire,