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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/232

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tout arbre tient à son pivot : je ne cesserai de répéter cette maxime.

Lorsque l’arbrisseau aura pris une certaine consistance, c’est alors le cas de le placer à demeure dans la pépinière, d’ouvrir une fosse proportionnée, & de le dépoter sans déranger aucune de ses racines, à moins qu’elles ne serpentent tout autour du pot ; alors on les détache doucement, & on les dispose dans la circonférence de la fosse, en observant que leur extrémité regarde toujours le fond. Si l’ouverture que l’on a faite n’est pas assez profonde, dans la supposition que le pivot eût serpenté au bas du pot, il est indispensable de creuser autant que le pivot l’exige, & même de foncer de la profondeur d’un fer de bêche, (voyez ce mot) afin que le premier prolongement de l’arbrisseau trouve une terre meuble.

§. II. Multiplication par les branches.

L’olivier a l’avantage inappréciable de prendre racine par toutes les parties qui le constituent, excepté par les feuilles. On pourroit dire que chacun des pores de son écorce est propre à produire un bourgeon, si cette écorce est exposée à l’air ; ou une racine, si elle est enterrée. Aucun arbre n’a une plus grande tendance à bourgeonner ; la nature veut sans doute le dédommager de la lente production des semis.

Plusieurs auteurs ont proposé de faire des ligatures sur les branches, afin que la sève descendant du sommet aux racines, trouvant un obstacle vers la ligature, y formât un bourrelet qui faciliteroit ensuite la sortie des nouvelles racines. J’ai coupé des branches sans bourrelet, (voyez ce mot) & avec bourrelet ; après les avoir plantées avec soin, les unes n’ont pas mieux réussi que les autres. Les racines ont poussé indifféremment de tous les côtés de la partie enterrée, & très-peu par le bourrelet.

Des branches plantées perpendiculairement, & dont les tiges avoient depuis un pouce hors de terre jusqu’à deux pieds, celles qui avoient le plus ravalé, toutes circonstances égales, ont le mieux réussi : les plus hautes se sont desséchées dans la partie exposée à l’air, & quelques-unes en petit nombre ont repoussé par le pied.

Des branches plantées avec leurs rameaux, dont les rameaux ont été mis en terre en manière de racines, quelques-unes ont réussi, & le plus grand nombre a péri, & ce nombre a été proportionné à la plus ou moins grande élévation de la branche hors de terre.

Des tronçons de branches, depuis huit, douze à dix-huit lignes de diamètre, en bois jeune & très-sain, ayant à peu près dix-huit pouces de longueur, plantés perpendiculairement à douze, dix & neuf pouces de profondeur, ont réussi en raison du peu de hauteur du tronçon, au-dessus du niveau du sol. Les tronçons de huit lignes de diamètre, & ceux de dix-huit ont eu le moins de succès ; ceux de dix à douze ont réussi le mieux. En total, j’en ai plus perdu que je n’en ai sauvé.

Des tronçons sur un pouce de diamètre, & de huit à douze pouces de longueur, également jeunes & sains, ont été couchés horizontalement, & recouverts de terre à des profondeurs inégales ; ceux couchés & enterrés à neuf pouces ont très-peu réussi ; ceux à six, un peu mieux, & presque tous