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d’avoir recours au cautère actuel ; ce remède leur réussira à merveille, si on l’applique profondément dans les parties affectées, & sur-tout si l’on a eu soin de placer l’animal dans une écurie propre, sèche & bien aérée. M T.


PARASITE (plante). On donne ce nom aux plantes qui vivent aux dépens des autres.

Il y a des plantes parasites accidentellement, & des plantes essentiellement parasites. Dans le premier cas, on appelle parasite ou mauvaise herbe celle qui croît où elle est censée ne devoir pas végéter. Par exemple, le coquelicot, la nielle, l’ivroie, &c. sont des plantes parasites lorsqu’elles se trouvent dans un champ semé en orge, froment, &c. parce qu’elles absorbent, par leur nourriture, une partie des sucs renfermés dans le sein de la terre, & des principes alimentaires répandus dans l’air. (Voyez le mot Amendement.) Par la même raison, le blé lui-même devient parasite, s’il se trouve dans un potager, au milieu d’une planche semée ou plantée en salade, &c. &c. Toute espèce de plante devient parasite de ses voisines, elle vit à leurs dépens, & souvent les détruit dès qu’elle est où elle ne doit pas être ; enfin c’est une mauvaise herbe, relativement à l’objet, & elle ne devient telle qu’indirectement.

Les vraies plantes parasites sont celles qui tirent leur subsistance des sucs propres & déjà formés dans la plante qui leur sert de point d’appui, la cuscute (voyez ce mot) fait une petite exception à cette loi. Si on la suppose isolée, elle végète, fleurit ; donne sa graine, & meurt sans nuire ; mais si près d’elle elle trouve du chanvre, du lin, l’herbe d’une prairie, &c. les tiges de la cuscute s’accrochent sur celle des plantes, s’y incorporent, les privent de leur nourriture, & se l’approprient. La cuscute tient donc le milieu entre les mauvaises herbes & les plantes parasites.

Elle n’est pas la seule parmi les plantes parasites mixtes. L’orobanche, l’hippociste, naissent de graines sous terre, & leurs racines s’attachent à celles des plantes voisines, & deviennent alors destructives.

Les branches, &c. ou le tronc des arbres, ont également des graines qui sont parasites dans toute la force la terme. La graine du guy (consultez ce mot) portée par les oiseaux, & restée attachée, par le gluten du fruit qui l’enveloppe, à la branche ou au tronc, y germe, pousse, végète, & donne, par la suite, des fleurs des fruits, elle produit enfin une espèce de véritable arbrisseau. L’air & les principes qu’il contient, contribuent beaucoup à sa nourriture ; mais la preuve que la parasite absorbe les sucs de l’arbre, est qu’on le voit insensiblement languir, souffrir & périr : le seul remède à ses maux consiste dans la seule soustraction des plantes parasites, & dans de bons labours & des engrais à son pied, afin de lui procurer une sève plus riche & plus abondante.

Les agarics & les lichens, que les jardiniers appellent mousses, sont de vraies plantes parasites attachées & collées contre l’écorce des branches, du tronc, &c. Les arbres fruitiers des jardins naturellement