Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/588

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le mur, sans toutefois couvrir la greffe. Si au contraire le climat est sec, la terre sera plus abaissée contre le mur que sur le devant, afin, dans ces deux cas, ou d’éloigner, ou de rapprocher du pied de l’arbre, les eaux pluviales.

Plusieurs auteurs pensent, au contraire, qu’on ne doit travailler les plates bandes des arbres qu’afin de détruire les mauvaises herbes ; qu’il est avantageux, pour les pêchers sur-tout, qu’une couche de sable recouvre toute la plate bande jusqu’au pied du mur. C’est sans doute pour empêcher l’évaporation des principes contenus dans la terre. En effet, jamais les arbres ne prospèrent mieux que dans une cour pavée. Actuellement la question est de savoir si la vigueur de leur végétation tient au pavé ou plutôt à l’air ambiant qui, dans cette cour, est chargé de toutes les émanations des corps qui y pourrissent & de la transpiration des hommes. (Cons. l’expérience citée au mot Amendement, Tom. I, pag. 481) Les partisans du simple ratissage objecteront qu’en suivant cette méthode, ils ont eu de superbes pêchers ; mais il falloit, avant de conclure, juger par comparaison, & prouver que plusieurs arbres (toutes circonstances égales) qui n’avoient pas été travaillés au pied, avoient mieux réussi que les voisins qui l’avoient été. Je ne concevrai jamais cette assertion. J’admets que le labour permet la sortie de l’air fixe de la terre, (consultez ce mot) & que cet air entraîne quelques-uns de ses autres principes quoiqu’ils ne soient pas volatils, l’eau exceptée ; mais cet air & ces principes ne sont pas perdus, puisqu’ils sont absorbés par les feuilles. (Consultez ce mot, & vous jugerez de leur travail & de leurs fonctions) Si on cite l’exemple de la neige, qui retient & se combine avec cet air fixe, &c. il est facile de voir qu’elle le rend à la terre, lorsqu’elle cesse d’être neige. (Consultez le mot Amendement) Ainsi il n’y a aucune comparaison à faire d’un arbre planté dans une cour pavée avec celui planté en espalier dans un jardin. Travaillez donc aux pieds tous vos arbres, c’est le plus sur, & travaillez-les souvent dans les pays où les pluies sont fréquentes. Dans les provinces du midi, au contraire, où elles sont excessivement rares, après avoir travaillé la terre, couvrez la plate bande avec de la paille, sur-tout s’il survient, par hasard, une pluie salutaire : ce lit de paille conservera l’humidité. Si on est dans le cas d’arroser par irrigation, (consultez ce mot) la précaution devient moins utile ; mais le lendemain de l’irrigation, il faut travailler la terre de nouveau, la recouvrir avec de la terre sèche, afin de s’opposer, si la terre est forte, aux gerçures & aux crevasses sans nombre qui ne tarderoient pas à s’y former & qui donneroient lieu à l’évaporation de l’humidité.

2°. De l’ébourgeonnement & du palissage. Il est inutile de revenir sur ces articles. (Consultez ces deux mots)

3°. De la suppression des fruits. Après le palissage on supprime les fruits en nombre proportionné à la vigueur de l’arbre, & sur-tout ceux qui sont venus par paquets ; enfin on observe qu’ils soient distribués également sur toute l’étendue de l’arbre,