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De trois en trois heures on en prend une cuillerée à bouche, & sur chaque prise un petit bouillon fait avec le bœuf & le veau ; il suffit de manger dans la journée deux petites soupes. Lorsque le mal n’est pas fort, on diminue la quantité du sirop, & on n’en prend que de quatre en quatre heures, afin de pouvoir dans l’intervalle donner une nourriture plus solide. Lorsque le malade est hors de danger, il doit continuer de prendre de ce sirop trois fois par jour, quatre heures avant chaque repas.

Pour les rhumes, on en prend comme du sirop ordinaire, dans suffisante quantité d’eau légèrement chaude.

Phthisie-pulmonie, Médecine vétérinaire. La pulmonie est une ulcération du poumon, avec écoulement de pus par les naseaux du bœuf & du cheval.

L’animal est pour l’ordinaire gai jusqu’à ce qu’il soit devenu phthisique ; il tousse ; parvenu à ce dernier état, il est triste, languissant, il mange peu, il tousse davantage ; il rend par les naseaux une matière purulente, que chaque expiration sonore fait sortir en plus grande quantité ; le poil est terne & tombe facilement ; en s’approchant de la tête de l’animal, on sent qu’il sort des naseaux une odeur fétide, la maigreur augmente tous les jours, de même que la foiblesse, le pouls qu’on sent à l’artère maxillaire est petit & fréquent.

Le principe le plus fréquent de cette maladie est sans contredit l’inflammation des poumons ; souvent aussi la pulmonie est produite par le transport d’une humeur purulente ; le virus de la morve, le farcin, la gomme, (voyez ces mots) déterminent la suppuration dans les poumons du cheval ; c’est sans doute pour cette raison que l’on a établi quatre espèces de pulmonie ; savoir : 1o. la pulmonie simple, qui succède à l’inflammation des poumons, produite par des fatigues outrées, par le passage subit d’une grande chaleur, à un froid vif, &c ; 2o. la pulmonie de morve causée par le virus morveux ; 3o. la pulmonie de farcin, provenant du farcin ; 4o. la pulmonie de gourme, formée par un dépôt de gourme ; il y a donc quatre espèces de pulmonie, à raison des causes qui la produisent.

On doit bien comprendre que ces trois dernières espèces de pulmonie n’offrent aucune espérance de guérison, & qu’il seroit très-inutile de proposer ici un traitement qui pourroit jeter les fermiers dans des dépenses infructueuses ; le miel, le lait, les baumes, le soufre, l’eau de chaux, les parfums balsamiques, n’ont jamais eu de succès ; l’expérience prouve qu’il est seulement possible de tenter la guérison de la pulmonie survenue à la suite de la courbature ou de la pleurésie, encore faut-il se hâter ; pour cet effet, favorisez l’expectoration ou l’éjection du pus, par les breuvages délayans & adoucissans faits avec la réglisse, la guimauve, la chicorée, la bourrache, &c ; ensuite faites une légère décoction avec deux poignées d’hysope ou de lierre terrestre, dans environ deux pintes d’eau, & faites-la avaler au bœuf ou au cheval, tous les matins. Sur la fin du traitement