Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/812

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considère les arbres, il est impossible de nier l’extravasation de la séve, sa déperdition, & lorsqu’on leur fait de grandes soustractions de branches quand ils sont en séve, c’est une vraie maladie, un épuisement de force qu’on leur communique. On dira que ce ne sont que de petites plaies, mais leur multiplicité produit-elle moins d’effet que la grille d’un arrosoir criblée de trous ? ces trous, tant petits soient-ils, ne donnent-ils pas issue à toute l’eau renfermée dans le vase.

D’après ces assertions, je ne crains pas d’avancer, 1°. qu’on ne doit jamais tailler les arbres que lorsque la séve est engourdie par le froid de l’hiver, ou ralentie & concentrée lorsqu’elle se dispose à former ce qu’on appelle la séve du mois d’août ; 2°. qu’en quelque temps que ce soit, on ne doit jamais faire une plaie un peu considérable à un arbre sans aussitôt la recouvrir avec l’onguent de saint-Fiacre, afin qu’il intercepte le contact immédiat de l’air, prévienne le hâle sur la plaie, &c.


PLAN, ou dessin figuré sur le papier, d’un bâtiment, d’un parc, d’un jardin, d’une promenade, d’une réparation le long d’une rivière, &c. Les plans coûtent peu à tracer ; tout homme s’ingère d’en donner, & un infiniment petit nombre de personnes est en état d’en présenter de bons. Je ne parle pas seulement ici de la disposition des jardins, (consultez ce mot) qui doit être uniquement décidée d’après la disposition dès lieux, la variété des sols & l’effet qu’on veut produire ; mais du placement des bâtimens destinés à loger le maître, à placer les écuries & autres dépendances, consultez le mot Métairie. Un plan mis en pratique n’est parfait qu’autant qu’à moins de frais possibles il réunit un plus grand nombre d’aisances dans tous les genres, & on ne les trouve jamais lorsque le jardin ou les bâtimens sont faits de pièces & de morceaux ; il est inutile d’entrer ici dans de plus grands détails. (Consultez ce qui a été dit au mot Métairie.)


PLANCHE. Ce mot a plusieurs significations en agriculture. On dit labourer en planche, c’est-à-dire, former des parallélogrames très-alongés, proportion gardée avec leur largeur. La planche de labourage, qui dans quelques endroits du royaume est désignée par le mot impropre de sillon, est composée d’un plus ou moins grand nombre de sillons, proprement dits, c’est-à-dire, de raies ouvertes par la charrue. Quelques-unes ont vingt sillons de largeur ; d’autres quinze, douze, huit, six, & au moins quatre. (Consultez le mot Billon) Le besoin, & plus souvent encore la coutume ont consacré sur les lieux le nombre des sillons & la manière de les bomber.

Les jardins sont distribués par quarrés, & les quarrés divisés en planches. La longueur de celles-ci dépend de l’étendue du carreau ; mais en bonne règle, sa largeur ne doit pas excéder quatre à cinq pieds, afin que la personne supposée placée dans le sentier qui la borde, puisse facilement atteindre jusqu’à son milieu, en étendant le bras, soit pour enserfouir la terre, soit pour en arracher les mauvaises herbes, &c.