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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1789, tome 8.djvu/322

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son étendue doit être en proportion des besoins du propriétaire, ou de la vente qu’il peut se procurer de ses produits.

On distingue deux espèces de potagers ou légumiers ; car on confond aujourd’hui, & très-mal à propos, toutes les plantes potagères, sous la dénomination de légumes, tandis que ce nom ne convient réellement qu’aux plantes dont le fruit est un vrai légume, tel que celui des pois, des haricots & de toutes les plantes à fleur en papillon, connues sous le nom de légumineuses. Ce seroit un double emploi si j’entrois dans de plus grands détails. (Consultez le mot Jardin)


POTIRON. (Voyez Citrouille)


POU. Insecte ovipare & sans ailes, qui vit sur le corps de l’homme, sur celui des quadrupèdes, des oiseaux & des poissons. (Voyez Pédiculaire)


POU. Médecine vétérinaire. Rien de plus varié que les espèces de poux dont le bétail est tourmenté ; les poux du cheval diffèrent ordinairement de ceux du bœuf ; la brebis en a de deux espèces ; les uns gros & fort adhérens à la peau ; les autres petits, rougeâtres & plus multipliés ; la chèvre & le porc ont aussi chacun leur espèce de pou.

Ces insectes établissent leur demeure entre les poils qui couvrent les tégumens du bœuf, de la brebis, &c. Ils excitent une démangeaison qui oblige l’animal de se frotter ; souvent les poils tombent dans les endroits où ces insectes se multiplient le plus, comme dans la crinière & la queue du cheval, dans le toupet & le col du bœuf ; & par tout le corps de la brebis. Il n’est pas rare de voir la gale, les dartres & les ulcères superficiels naître de telles morsures, sur-tout quand elles sont nombreuses & répétées depuis long-temps. La multitude des poux produit encore la maigreur, la foiblesse des organes musculaires, & la diminution de l’appétit.

La malpropreté des écuries, la poussière retenue trop long-temps entre les poils, le défaut d’étriller le bœuf & le cheval, le long séjour dans les écuries, la mauvaise nourriture, le contact immédiat d’un animal affecté de poux, favorisent ordinairement la naissance & la multiplication de ces insectes ; l’âne, la chèvre & le porc y sont plus exposés que le cheval, le bœuf & la brebis.

Traitement. Avant que d’entreprendre la cure des animaux attaqués de poux, séparez-les des animaux sains ; mettez-les dans une écurie que vous aurez soin de tenir exactement propre ; donnez-leur pour nourriture de la paille & du son, à laquelle vous mêlerez de la fleur de soufre à la dose de deux onces pour le cheval, le bœuf, & à proportion pour la brebis ; ensuite parfumez deux fois par jour l’écurie avec quatre parties d’encens & une partie de cinabre, lavez les parties du>corps où les poux se sont assemblés, avec une forte infusion de feuilles de tabac & de staphisaigre.

Si les parfums du cinabre & les lotions n’ont pas entièrement détruit les poux, employez pour le bœuf & le cheval l’onguent mercuriel en friction, & pour la brebis, une forte infusion de colo-