Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1789, tome 8.djvu/781

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manière la plus ordinaire, & peut-être la seule dont cette contagion s’opère, est par les pores absorbans des tégumens ; au surplus, l’animal dartreux ne communique pas toujours des dartres, ni le galeux la gale ; cette dernière, ainsi que le roux-vieux, naît quelquefois a la suite d’un attouchement dartreux, & vice versâ. Les effets de ce virus naturellement admis, ne sont pas toujours, dans l’individu qu’il pénètre, ce qu’ils étoient dans celui qui le communique ; les modifications qu’il éprouve dépendent de l’état actuel des humeurs qu’il attaque, & de l’action des organes qui, plus ou moins susceptibles de recevoir son impression, rendront ses effets ou nuls, ou de peu de conséquence, ou fâcheux.

Le roux-vieux & les autres maladies psoriques sont ordinairement une suite de la rétention des parties excrémentitielles dans l’intérieur des individus, soit à raison de la foiblesse des organes sécrétoires & excrétoires, ou de leur obstruction, soit à raison de la viscosité, de la ténacité, & de la compacité des molécules sanguines & lymphatiques, &c. &c. Tout ce qui peut appauvrir le sang, affaiblir le ton des solides, épaissir la lymphe, la charger de parties âcres & hétérogènes, &c., sera & doit être regardé comme la cause du virus dont il s’agit. Il peut naître d’une perte excessive de lait & de semence, de la rétention de ces sécrétions, des alimens mal récoltés & échauffés, de la trop grande ou de la trop petite quantité dans les rations, de la malpropreté & de la crasse dans laquelle on laisse croupir les animaux, du défaut d’exercice, enfin, de l’admission des particules de ce virus dans un animal sain. On voit souvens éclore les maladies dans le cheval après certaines affections de poitrine, telles que la gourme, la fausse gourme, la péripneumonie, la morfondure, la morve, &c. (voyez tous ces mots) après la cure des eaux, des javarts, des atteintes & autres maux qui auront fait beaucoup souffrir l’animal, & auront exigé un séjour plus ou moins long dans l’écurie : presque tous les chevaux épais & massifs qui y sont condamnés par une cause quelconque, sont bientôt affectés de cette maladie, si l’on n’a soin de les panser régulièrement de la main trois fois par jour, de diminuer leur ration, & d’entretenir la fluidité de leur sang.

Le traitement de cette maladie doit être établi d’après les symptômes qui l’accompagnent, les causes qui lui ont donné lieu, la forme sous laquelle elle se montre, le nombre & l’étendue des parties affectées, l’ancienneté du mal, l’état actuel du malade, le climat qu’il habite, la saison régnante, le tempérament & les maladies qui ont précédé l’éruption, & qui lui ont le plus souvent donné lieu.

Le roux-vieux fortement étendu, profond & ancien, résiste long-temps, mais il cède, & le traitement fait avec méthode n’est pas suivi d’accidens.

Les soins & régime seront les mêmes que ceux prescrits à l’article Gale des animaux domestiques, tom. V, pag. 198. Le traitement local demande, outre les ablutions prescrites dans les formules du même article, dont on doit faire un assez long usage, beaucoup d’opérations de la main ; pincez chaque pli par le moyen d’une paire de tenettes, & pressez assez for-