tés sont excellens dans les livres ; les conseils donnés par les auteurs ne leur coûtent rien ; il n’en est pas de même de leur exécution pour le cultivateur.
Si cependant le champ n’est pas très-mauvais, on le rend productif en y semant des pois, des vesces, des lupins, que l’on enterre par un fort coup de charrue lorsque ces plantes sont en pleine fleur. Ce n’est qu’en y créant de la terre végétale ou humus, ou terre provenant des débris des végétaux & des animaux, qu’on peut, à la longue, lui faire acquérir de la consistance & le rendre productif. C’est sur ces champs qu’on doit faire passer la nuit au gros bétail. Leurs excrémens forment un lien, & donnent du corps à leurs parties isolées. Si le champ est très-mauvais, qu’on sème de l’herbe, on aura au moins un pâturage d’hiver & de printemps pour les troupeaux. Consultez Ce qui a été dit à l’article Sable.
SABOT. Chaussure de bois faite toute d’une pièce, & creusée de manière qu’elle emboîte le pied sans le gêner. Plusieurs peuples voisins de la France, & les Anglois sur-tout, se moquent de cette chaussure adoptée par presque tous nos paysans, sur-tout dans les provinces froides ou humides. Ces railleries sont bien peu fondées, puisqu’aucune chaussure ne tient plus chaud, ne garantit mieux de l’humidité, & n’est plus économique. Le prix commun des grands sabots est de 15 à 18 sous, & il est rare qu’un homme dans une année en use plus de trois paires. Je vois avec peine que cette chaussure n’est pas préférée par le pauvre peuple habitant dans les villes. Il est obligé de dépenser quatre liv. à cent sous pour une paire de souliers, & il a moins chaud & se garantit très-peu de l’humidité. Il faut, il est vrai, avoir l’habitude de marcher & d’agir avec les sabots. C’est une affaire de huit jours au plus pour la contracter. Habitans de la campagne, laissez rire les étrangers, prouvez que vous êtes plus raisonnables qu’eux, & n’abandonnez pas l’usage de cette excellente & économique chaussure. Peu doit vous importer qu’elle ne colle pas sur le pied comme des souliers, leur forme ne nuit pas à votre santé, leur usage vous la conserve, c’est tout ce que vous devez désirer.
SABOT. Médecine vétérinaire. Se dit de la corne du pied du cheval. Étonnement du sabot, maladie qui lui survient. (Consultez ce mot)
SAFRAN. Tournefort le place dans la seconde section de la neuvième classe, qui comprend les herbes à fleur régulière d’une seule pièce en rose, divisée en six parties, & dont le calice devient le fruit ; il s’appelle Crocus sativus. Von-Linné lui conserve la même dénomination, & le classe dans la triandrie monogynie.
Fleur, liliacée, le tube simple, très-alongé, en forme de fil, sa partie supérieure droite divisée en six découpures ovales, oblongues, égales. Un spath tient lieu de calice ; il est d’une seule pièce, & il part de la racine. Le centre est occupé par trois étamines & un pistil.
Fruit ; l’espèce de calice devient le fruit ; le germe, placé sous le réceptacle de la fleur, se change en une