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servent à faciliter le mouvement de la sève & à la rendre plus fluide. Ces tubes ont plus de diamètre que tous les autres rameaux des plantes que l’on découvre dans le bois ou dans les écorces ; ils sont plus grands dans les racines que dans le tronc, & paroissent renfermés dans des fibres particulières ou tuyaux.


TRAINASSE. Voyez Renouée.


TRANCHÉE. Médecine Rurale. On se sert en général de ce nom vulgaire pour désigner des douleurs vives & aiguës que l’on ressent dans les intestins, qui sont toujours occasionnées par des vers, par des vents, ou par des matières âcres & irritantes, & qui sont quelquefois suivies de la sortie des excrémens, comme cela arrive dans la dyssenterie & dans certaines diarrhées.

Tous les hommes sont sujets à éprouver des tranchées ; mais les femmes nouvellement accouchées & les enfans nouveaux nés, y sont encore plus exposés ; les suites d’un accouchement laborieux entraînent presque toujours des tranchées, qui ne sont souvent excitées que par les tiraillemens que la matrice exerce sur les parties qui ont souffert. Les caillots de sang qui se présentent à l’orifice de la matrice pour sortir, occasionnent aussi souvent les mêmes contractions douloureuses, & les mêmes tranchées qu’on a éprouvées pendant l’accouchement.

On remédie promptement à ces tranchées en donnant aux malades deux onces d’huile d’amande douce récente, extraite sans feu, battue avec une once de sirop de limon, ou si on l’aime mieux, avec une once de vin d’Alicante ; tout comme par des lavemens faits avec la décoction des tripes, ou bien avec la fleur de camomille & de matricaire, dans lesquels on combine l’huile d’amande douce, ou le beurre frais, & même les gouttes anodines si les douleurs sont trop vives.

Dans les tranchées qui accompagnent la dyssenterie, le meilleur remède que l’on puisse administrer pour donner du soulagement, est un lavement fait avec une demi-once de craie réduite en poudre très-fine, une demi-poignée de rhue, & autant de fleurs de camomille qu’on fait bouillir dans une pinte d’eau réduite à moitié, dans laquelle on fait dissoudre une once de thériaque. Si c’est pour un enfant, on n’en donne que la moitié ; mais il faut en même temps frotter le ventre avec trois onces de baume tranquille, que l’on mêle avec deux onces en tout de suc exprimé de cerfeuil, de camomille & de lierre terrestre, que l’on fera chauffer.

Lorsque les tranchées dépendent des caillots de sang arrêtés dans la matrice ou le vagin, on doit en faciliter la sortie en faisant asseoir la nouvelle accouchée sur une chaise percée, & en lui injectant dans le vagin de l’eau d’orge, dans laquelle on délayera suffisante quantité de miel rosat.

Quant aux tranchées des enfans, comme elles reconnoissent différentes causes, il faut tâcher de deviner celles de leurs douleurs, & leur origine. Les cris aigus qu’ils poussent sont les garans de leur existence ; c’est à quoi il faut faire attention, & c’est ce qu’on doit étudier avec le plus grand soin. Voyez les mots enfant, colique, vers, dentition, &c. M. Ami.