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dessus deux couches d’huile de noix ou de lin, ou de colsat ou de navette, rendu siccative par l’ébulition & par l’addition de la litharge. (Consultez l’article Caisse) La seconde couche sera donnée lorsque la première sera exactement imbue par le bois & bien sèche. Il en sera ainsi de la seconde avant de monter le treillage. Ces deux premières couches doivent être à l’huile simple, c’est-à-dire, sans addition de couleur.

5°. On lira à l’article Caisse la manière de préparer la couleur ; mais voici un procédé que j’ai trouvé beaucoup plus simple & infiniment supérieur pour sa durée, & même pour la beauté & ténacité de la couleur… Prenez la quantité de blanc de céruse & d’huile que vous jugerez nécessaire pour colorer tout le treillage, & même un peu au-delà ; moins la céruse sera alongée par le blanc de Troyes ou craie, (mélange très-commun fait par les marchands de mauvaise foi) plus la couleur sera belle, & mieux elle se soutiendra : humectez avec l’eau le blanc de céruse jusqu’à ce qu’il soit en état de pâte un peu claire… En cet état, jetez-le dans le vase qui renferme l’huile, & placez ce vase sur le feu : faites cuire & bouillir ; remuez de temps à autre la matière ; enfin, après une forte heure de bouillonnement, retirez le vase de dessus le feu, & laissez refroidir, & la couleur sera toute préparée. Si elle n’étoit pas assez foncée, assez épaisse, ajoutez de nouveau de la céruse en poudre, passée au tamis de soie, & sans mélange d’eau.

Pendant l’ébulition, l’eau ajoutée en premier lieu à la céruse pour la réduire en pâte, s’évapore, & s’unit à l’eau principe de l’huile & l’entraîne. Dans cette opération, la céruse rend l’huile siccative comme le feroit la litharge ; mais elle n’a pas, comme celle-ci, l’inconvénient de donner à la couleur une teinte jaunâtre, dont l’intensité augmente à mesure qu’elle vieillit. Des expériences faites très en grand, m’ont prouvé la supériorité de ce procédé sur tous ceux employés jusqu’à ce jour.


TRÉMOIS. Voyez l’article Froment.


TRÉPIGNER. Action de fouler la terre avec les pieds ; pratique très-abusive lorsque l’on plante les arbres. Il vaut beaucoup mieux que la terre s’affaisse, & se tasse par elle-même ou par sa pesanteur propre, ou par l’action des pluies. Si la terre est naturellement compacte & mouillée lorsqu’on plante un arbre, le piétinement en compose une espèce de pisai, (consultez ce mot) & on aura beau la trépigner, il restera toujours des vides autour des racines. Il vaut donc beaucoup mieux avoir en réserve une quantité de terre sèche & pulvérulente, pour en couvrir les racines ; & sur cette terre on jette l’autre par-dessus. La première ou seconde pluie lui procurera tout le tassement dont elle est susceptible.


TRICOLOR. Voyez Amarante.


TROCHET. Se dit des fruits rassemblés en tas les uns près des autres. Telles sont certaines cerises, poires, sorbes, &c., & presque tous les fruits de petits volumes.