Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/544

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

usage le vinaigre extérieurement, & les nos. 4 & 5, intérieurement & extérieurement, de même que les nos. 9 & 10.

9°. Il est des tumeurs plus ou moins apparentes sur la peau, plus ou moins circonscrites ; c’est-à-dire, que l’on peut plus ou moins saisir entre les doigts, dont le contour est marque, insensible, mollasse, dans la totalité ; mais plus dans le centre que dans la circonférence ; on les nomme kistes. (Voyez Kiste) C’est un pus amassé dans un sac, qui, pour l’ordinaire, est lisse & poli en dedans, serré, &c. Dans ce cas, incisez la tumeur comme dans un abcès ; (voyez ce mot) & après avoir fait sortir le pus, bassinez le sac avec une dissolution de vitriol, une fois ou deux ; ensuite mettez en usage le n°. 11, & terminez la cure par les nos. 6 & 8.

La différence qu’il y a entre le squirre & le kiste, c’est que le squirre est dur dans son centre, au lieu que le kiste est mol. Il y a des occasions où l’on doit enlever le kiste comme le squirre ; en totalité, quand il est superficiel, ou en côtes de melon, quand il est profond.

10°. Il y a quelquefois des tumeurs plus circonscrites que les kistes, qui, en les touchant, sont comme des éponges, sans cependant repousser les doigts, & qui sont égales par-tout au tact ; on les nomme loupes : (voyez ce mot) c’est une substance spongieuse, mollasse, que vous devez enlever comme le squirre, en ménageant la peau, & que vous traiterez de même.

11°. Une tumeur peut tenir de l’une ou de l’autre de celles dont nous venons de parler : une tumeur inflammatoire, par exemple, peut être squirreuse, érysipélateuse, &c. tandis qu’une tumeur érysipélateuse peut être phlegmoneuse, squirreuse, &c. Dans ce cas, mettez en usage les remèdes du genre dont il tient le plus. (Voyez Phlegmon, Érésipèle, Squirre.)

Formules propres aux Tumeurs.
N°. 1.

Prenez mauve, guimauve, bouillon blanc, graine de lin, violette, de l’un ou de l’autre une brasée ou deux ; faites bouillir dans une certaine quantité d’eau, & bassinez la partie affectée.

Ce remède convient dans toutes les maladies inflammatoires ; on en fomente, on en bassine les tumeurs. Ces herbes hachées, l’on en fait des embrocations, en place d’onguent, qui obstrue les pores & la transpiration, & qui augmente le mal plutôt que de le diminuer ; médicamens dangereux contre lesquels nous nous recrions depuis longtemps, & qu’on ne sauroit jamais assez bannir de la chirurgie humaine & vétérinaire.

N°. 2.

Prenez thim, romarin, sauge, lavande, de l’un ou de l’autre une brassée ; faites légèrement bouillir, pendant sept à huit minutes, & fomentez la partie affectée.

Ce topique convient dans les œdèmes, les enflures des jambes, à la suite des phlegmons ; il est propre à les résoudre ; on peut y ajouter, si l’on veut, de la lie de vin.