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observations de M. Duhamel, d’après les expériences des plus habiles naturalistes, & par ce que chaque observateur peut examiner & voir tous les jours, qu’il existe réellement différens sucs dans les plantes, dont l’ensemble compose ce que nous appelons la sève ; mais il n’est pas également démontré par quels genres de vaisseaux cette sève passe & se modifie d’une façon si surprenante dans la pulpe de nos fruits, les bois des noyaux, les amandes, &c. ni quels sont les vaisseaux qui fournissent l’odeur exaltée de la tubéreuse, tandis que ses feuilles & son oignon n’ont qu’une odeur herbacée.

Je crois avoir présenté quelques idées nouvelles dans l’article sève, sur la manière dont elle se forme & se combine avec ses différens principes. En comparant ce premier article avec ce que dit M. Duhamel dans celui-ci, il sera facile de trouver la solution de plusieurs problèmes.


VALÉRIANE. (Voyez Planche XVIII, pag. 505.) Tournefort place cette plante dans la troisième section de la seconde classe des herbes d’une seule pièce & en entonnoir, dont le calice devient le fruit ou l’enveloppe du fruit ; il la désigne par ces mots : Valeriana herbensis, phu folio olusatri dioscoridis, d’où Linné la nomme Valeriana phu, & la classe dans la triandrie monogynie.

Fleur. D’une seule pièce en entonnoir, formée par un tube B, long, évasé à son extrémité, laquelle est divisée en cinq parties arrondies. Elle est portée par un calice très-peu apparent, composé de quelques folioles très-minces & velues. Trois étamines & un pistil qui sont représentés dans la corolle ouverte C.

Fruit. Capsule D, dont la tête se développe peu-à-peu & devient une houpe soyeuse, E, dont les soies sont branchues. La graine F, renfermée dans la capsule, est applatie.

Feuilles. Celles des tiges, ailées ; celles qui partent des racines sont sans division, ordinairement entières, quelquefois en forme de lyre.

Racine A. Grosse, ridée, transversale, garnie en dessous de grosses fibres.

Port. Les tiges sont communément hautes de trois pieds, grêles, rondes, lisses, creuses, rameuses. Les ffleurs naissent en manière d’ombelle aux sommités des tiges.

Lieux. Les montagnes, les bois : la plante est vivace, fleurit en juin & juillet.

Propriétés. On recommande la racine dans presque toutes les maladies de foiblesse ou convulsive, dans l’épilepsie sur-tout, & pour provoquer le sommeil & le cours des urines. Il seroit nécessaire de constater de nouveau ces bons effets.

Usages. On donne la racine pulvérisée & tamisée, depuis demi-drachme jusqu’à deux drachmes, incorporée avec un sirop, ou délayée dans cinq onces d’eau. Réduite en petits morceaux depuis une drachme jusqu’à demi-once, en macération au bain-marie dans six onces d’eau.

Valériane Rouge, ou des jardins. Von-Linné & Tournefort la nomment Valeriana rubra. Elle diffère de la précédente par ses fleurs d’un rouge très-agréable & qui sont portées sur de petits pédicules, & par ses feuilles en forme de lance