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portionné à la taille de l’animal, & par conséquent médiocre dans les chevaux de légère taille, & d’une plus grande étendue dans les chevaux de carrosse, de tirage ou de labour.

1°. Sa forme. S’il s’élève du côté du train de derrière, à la manière de celui des lévriers, le cheval est dit manquer de corps, étroit de boyaux, cousu, & l’on comprend que le défaut opposé est le défaut avoir un ventre de vache. Dans un vieux cheval dont le ventre est avalé, qui mange beaucoup, & qui tousse de temps en temps, la pousse est à craindre. (Voyez Pousse) Il arrive que des chevaux maigres commençant à s’engraisser, montrent d’abord trop de ventre ; mais si leur flanc n’est pas retroussé, & s’ils ont la tête bien tournée, la nourriture passe insensiblement à la croupe, & le ventre diminue proportionnément.

Maladies du ventre. Trop de repos, trop de chaleur, des efforts donnent lieu à une enflure qui règne quelquefois sous le ventre, & qui se propage depuis le fourreau, plus ou moins près des extrémités antérieures. L’enflure, qui est l’effet des deux premières causes, ne présente rien ce dangereux, & comme elle est, pour l’ordinaire, œdémateuse, on la reconnoît en ce qu’elle cède visiblement & facilement à l’impression du doigt, dont elle conserve quelque temps la trace. (Voyez Œdème) Une tumeur à l’ombilic est ce que nous nommons exomphale. (Consultez ce mot) Il est rare que les chevaux qui en sont atteints puissent être de quelque service. M. T.


VERS. Médecine rurale. On en distingue ordinairement quatre espèces : les ascarides, les lumbricaux, les cucurbitains, le ténia ou ver solitaire. Roederer, médecin de Gottingue, en a observé une autre espèce qu’il appelle tricarides. Ils naissent dans les hommes & les animaux terrestres & aquatiques, dans toutes sortes de végétaux, dans la neige même, & dans une infinité d’autres substances.

Notre intention n’est pas de parler de ces derniers ; nous ne ferons mention ici que de ceux qui prennent naissance dans l’estomac, & les intestins ; nous ferons observer néanmoins qu’il n’y a aucune partie dans le corps de l’homme qui ne puisse être le foyer des vers, puisque l’on en a trouvé dans le cerveau, dans les cornets du nez, dans les dents, & dans les oreilles. M. Andry en rapporte plusieurs exemples. Ces vers qui prennent naissance dans les oreilles, ajoute-t-il, sont jaunes, un peu longs, & si menus, que sans la grande quantité qui les faisoit remarquer, à peine auroit-il pu les distinguer. Taranthanus a vu sortir de l’oreille d’un jeune homme, atteint d’une fièvre aiguë, deux ou trois vers qui ressembloient à des graines de pin. Panarolus parle d’un malade qui, après avoir été tourmenté d’une violente douleur dans l’oreille, rendit par cette partie, ensuite d’une injection qui y fut faite avec du lait de femme, plusieurs vers semblables à des mites de fromage, après quoi la douleur cessa. Kertring donne encore la figure de cinq vers qu’un homme rendit par l’oreille en 1663, dans un bourg nommé Quadiche, lesquels sont faits, comme des cloportes,