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de ses fleurs, toutes les terres de la France où on manque de bois, tant il présente d’attraits et d’avantages réels. (Tollard, aîné.)


ACCESSION, (Jurisprudence rurale.) Voyez Propriété.


ACCOMPAGNER. Les chasseurs disent que le cerf s’accompagne quand il donne le Change. (Voyez ce mot.) S.


ACCOUCHEMENT, (Art vétérinaire.) L’accouchement ou le part est l’action par laquelle la femelle d’un animal expulse de sa matrice le fœtus qui y est contenu, lorsqu’elle est parvenue au terme ordinaire de la gestation de son espèce ; elle est aidée dans cette opération par le fœtus vivant. La sortie de son fruit, avant ce terme, se nomme Avortement. (Voyez ce mot.) L’accouchement est naturel, languissant, ou tumultueux. Dans l’accouchement naturel, l’art n’a presque rien à faire ; on doit seulement écouter la nature, pour ne pas précéder son opération ; distendre seulement les organes de l’animal trop échauffé, fortifier la mère après le travail, et faciliter la sortie du délivre. L’art doit déployer toutes ses ressources dans le part languissant, ou tumultueux, et seconder puissamment ses efforts.

Étudions cet acte important dans l’animal que la domesticité y a rendu susceptible de plus de maux ; en examinant les accidens auxquels la vache est sujette, on pourra opérer sur les autres par analogie, en proportionnant les opérations et les doses des médicamens à leur grosseur et au degré de leurs forces.

Une santé vigoureuse dans la vache, pendant la gestation, est un signe presque assuré d’un part facile et heureux. Mais, si elle a été nourrie d’herbes peu succulentes, renfermant sous un gros volume peu d’alimens nutritifs, cette nourriture grossière remplit excessivement sa panse, les matières y sont dures, celles qui sont dans le feuillet sont desséchées ; la vache est maigre, constipée, sa peau adhère à la chair et aux os, son fruit est plus bouffi que nourri, il est gêné dans ses mouvemens ; il dépérit plutôt que de croître, la mère et le fœtus n’ont plus l’énergie nécessaire pour opérer un part heureux. On remédie à cet état, qui est d’autant plus inquiétant que la vache est plus avancée dans sa gestation, en lui donnant soir et matin une bouillie composée d’un quart de son de froment et de quatre onces de graines de lin délayées dans un peu d’eau. Le feu doit être très modéré, jusqu’à ce que ce mélange ait acquis une consistance extrêmement épaisse. Si la vache refusoit cette bouillie, ce qui est très-rare, on la saupoudreroit de son et de sel commun. Si elle refusoit encore ce remède, on augmenteroit la quantité d’eau, et on le lui feroit prendre sous la forme de breuvage. Dès que les matières sont devenues fluides, ont quitté leur couleur noire, quand le ventre de la mère est libre, il faut cesser l’usage de ces remèdes. Ils deviendroient dangereux, en relâchant trop les nerfs, en procurant une évacuation trop considérable à la mère dont ils diminueroient les forces digestives, et nuiroient sensiblement au fœtus.

Quand le moment du part approche, il faut se garder d’en prévenir les opérations, et de tenter de l’exciter avant que la nature ait tout disposé pour cet acte important. Il faut savoir distinguer les actes préparatoires, qui en sont éloignés, des actions efficientes qui l’opèrent. La santé de la mère et du fœtus demandent qu’on ne contrarie ni les uns, ni les autres.

Lorsque le ventre a acquis le degré d’ampleur commun à la plupart des mères, on le voit plus distendu quelques jours avant le terme ; l’animal est