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à reconnoître l’âge. Il est usé environ à cinq ans aux pinces, à six ans aux premières mitoyennes, à sept ans aux secondes mitoyennes, à huit et à neuf aux coins.

Les dents du bœuf et du mouton sont moins assurées que celles du cheval dans leurs alvéoles : aussi sont-elles sujettes à tomber, et voit-on le mouton brèche à six ou sept ans.

Les cornes servent aussi à reconnoître l’âge du bœuf et de la vache. Le taureau et la génisse ont un cornichon raboteux et qui a peu de consistance ; depuis l’âge de trois ans, l’accroissement de la corne se fait, chaque année, par un anneau qui est séparé du cornichon et de l’anneau suivant par une dépression ; ainsi, ce bout de la corne, depuis le premier anneau, compte pour trois ans, et chaque anneau indique une année en sus. Ces développemens de la corne éprouvent quelques irrégularités qui ont pour causes les dispositions du sujet, les vicissitudes, le régime qu’il subit, sur-tout au printemps, époque où l’anneau croît principalement ; de sorte que quelquefois la pousse se fait d’une manière pénible, et en plusieurs efforts, l’anneau n’est pas aussi uni qu’on le désireroit, et fournit un renseignement assez difficile, plus encore dans les bœufs que dans les vaches, à cause de la castration.

La castration produit des effets bien différens relativement aux cornes du bœuf et du mouton. Les cornes qui étaient grosses et courtes dans le taureau, s’amincissent et s’allongent quand il est devenu bœuf. Le bélier à cornes, au contraire, a les cornes très-grosses, et elles décrivent des contours qui leur donnent une grande longueur, tandis que le mouton, châtré jeune, n’a que de très-foibles rudimens de cornichons. (Ch. et Fr.)


AGGRAVÉ ou ENGRAVÉ, (Médecine vétérinaire.) Un chien est aggravé ou engravé lorsqu’il lui survient à la pate des meurtrissures, des crevasses, ou des plaies plus ou moins contuses, après de longues courses sur des terrains âpres, sablonneux, ou caillouteux, ou sur la neige. Cette maladie est souvent compliquée de l’ébranlement et même quelquefois de la chute des ongles ou ergots. Elle peut être comparée à celle nommée Sole Battue, (voyez ce mot) qui affecte le pied du cheval. Dans la sole battue, la sole de corne est séparée de la sole charnue ; dans l’aggravé, la partie calleuse de la peau est séparée de l’aponévrose plantaire. Ce mal peut encore être augmenté par la chute des ergots qui auroient le plus souffert ; quelle que soit sa gravité, cette maladie n’est cependant pas dangereuse, le repos prolongé, et la langue du chien sans cesse occupé à lécher la partie malade, suffiroient seuls pour la guérir ; mais, si l’art vient au secours de la nature, la guérison est plus prompte. On doit baigner, deux ou trois fois par jour, les parties malades dans une eau où l’on aura fait bouillir du son, y appliquer, au sortir du bain, des cataplasmes composés de mie de pain cuite dans l’eau, ou formés de feuilles de mauves, de violettes ou d’épinards hachés et cuits dans une petite quantité d’eau, et étendre le cataplasme jusqu’au genou ou au jarret ; si le chien est même légèrement échauffé, on lui donnera aussi quelques lavemens formés avec une eau semblable à celle des cataplasmes. Si la fièvre se joignoit à l’aggravé, on auroit recours à la saignée pratiquée à la jugulaire. Ce traitement simple suffit ordinairement ; mais si la suppuration s’établissoit sous la peau calleuse de la pate du chien, il faudroit encore enlever avec un instrument tranchant la partie qui se trouveroit détachée, et puis employer le traitement que nous venons de prescrire.(Ch. et F.)


AGNELEMENT, AGNELER. On dit