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d’une brebis qui met bas, qu’elle agnèle ou qu’elle est dans l’agnèlement. (S.)


AGRICULTURE. Dans les articles Agriculture et Culture de ce Dictionnaire, son auteur estimable ne paroît pas avoir rempli le but qu’il devoit particulièrement se proposer, celui de faire connoître l’état actuel de l’agriculture française, ainsi que les institutions qui ont contribué à son amélioration.

Nous allons essayer de remplir cette tâche, et de démontrer que si l’agriculture anglaise, à laquelle il donne la prééminence sur celle de toutes les autres nations, a été perfectionnée pendant la durée du siècle dernier, l’agriculture française n’est point restée en arrière, et que son amélioration n’a été ni moins rapide, ni moins intelligente, pendant le même temps.

Division du travail. L’agriculture embrasse beaucoup d’objets différens dont Rozier a donné un tableau raisonné, à l’article Agriculture. Il la divise en trois parties principales : en agriculture théorique, ou notions préliminaires ; en agriculture pratique, ou culture ; et en agriculture économique.

Nous avons adopté cette division dans notre travail.

Nous allons donc présenter, 1°. l’état de l’agriculture théorique française, comparé avec celui de l’agriculture théorique anglaise ;

2°. L’état de l’agriculture pratique française, comparé avec celui de l’agriculture pratique anglaise ;

3°. L’état de l’agriculture économique française, comparé avec l’agriculture économique anglaise ;

4°. L’état des institutions agricoles françaises, comparé avec celui des institutions agricoles anglaises.

Première Partie. — État de l’agriculture théorique française, comparé avec l’agriculture théorique anglaise. Une bonne théorie de l’agriculture ne peut être fondée que sur des faits, et l’exemple y doit toujours succéder aux préceptes. Sans l’expérience, dit Rozier, la théorie la plus brillante n’est qu’une chimère sans fondement, que la moindre circonstance locale ou le moindre changement change ou détruit.

Elle doit comprendre, 1°. l’analyse de tous les élémens ou de toutes les substances qui composent un sol végétal, et qui y entrent comme principes de la végétation des plantes ;

2°. La manière dont chacun de ces élémens opère dans la germination, le développement, la floraison et la fructification des plantes, Suivant la proportion dans laquelle ils sont combinés ensemble ; ou, ce qui est la même chose, la manière dont les différentes plantes végètent sur les différentes natures de sol, suivant sa profondeur, son exposition solaire, la température de son climat, son élévation plus ou moins grande au dessus des eaux environnantes, sa préparation, ses engrais, et sa culture ;

3°. Les moyens de pouvoir rendre une terre, de nature, de position, et sous un climat donnés, propre à la végétation de la plante que l’on voudroit y cultiver, et la désignation des circonstances locales qui rendroient cette naturalisation avantageuse au cultivateur ;

4°. Les effets des labours sur les différentes natures de terre, le nombre convenable à chacune d’elles, le temps le plus favorable pour les donner ;

5°. Les instrumens les meilleurs que l’on puisse employer dans toutes les opérations de la culture, suivant les différentes natures de terre, et les différentes espèces de récoltes ;

6°. Les différens engrais que l’on peut tirer des différens règnes de la nature,