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tient aux principaux phénomènes ! Si la nature nous laisse quelquefois soulever le voile qui nous cachoit d’importantes vérités, elle semble en quelque sorte nous en punir, en éloignant encore le but que nous nous proposions d’atteindre. Nous ferons connoître par la suite d’une manière plus étendue, tout ce qui a rapport à l’air, en traitant de la combustion et de la respiration. (J. L. R.)


AIRE à battre le grain, (Voyez à l’article Battage.)

On donne aussi quelquefois le nom d’aire à la surface du terrain qui forme les bergeries, les colombiers, les toits à porcs, etc., ainsi qu’aux endroits plains et unis, autres que les allées, sur lesquels on se promène dans les jardins.

Le nid des grands oiseaux de proie, tels que l’aigle, le balbuzard, l’orfraie, le faucon, etc., se nomme aire. (S.)


AJUTAGE, (Physique.) On appelle ainsi l’orifice par lequel un fluide sort d’un réservoir. On fait des ajutages de différentes figures ; il y en a de cylindriques, de coniques, etc. : c’est en les variant ainsi que l’on obtient des jets d’eau de différentes formes. On a trouvé par expérience que la forme la plus avantageuse à donner aux ajutages, est celle d’un trou rond, percé dans une platine peu épaisse et bien polie. Un jet d’eau est toujours plus élevé avec un pareil ajutage, qu’avec tout autre. En général, les plus longs sont les plus mauvais, parce que l’eau en y passant avec rapidité, y perd une partie de sa vitesse, par le frottement.

Voici un procédé fort utile pour connoître d’avance, par expérience, quelle sera la hauteur d’un jet d’eau que l’on fera construire. Si, par exemple, la hauteur du réservoir est de dix-huit pieds et l’ouverture de l’ajutage de six lignes, prenez dans la main deux balles de six lignes de diamètre, l’une en plomb, l’autre en bois, et jetez-les ensemble en l’air, de manière que la balle de plomb s’élève à dix-huit pieds, la boule de bois s’élèvera un peu moins, à cause de la résistance de l’air, et sa hauteur vous indiquera, à fort peu près, celle du jet d’eau ; parce que l’eau, qui est à peu près de la même pesanteur que le bois, éprouvera à peu près la même diminution dans son mouvement. (I. B.)


ALBUGO, Leucoma, (Art vétérinaire,) maladie des animaux, consistant dans une tache blanche occupant une partie de la cornée transparente. Cette tache est à peu près ronde, et a depuis une ligne (deux millimètres) jusqu’à quatre à cinq lignes (dix millimètres) de diamètre : quelquefois elle couvre entièrement la cornée dans ses commencemens. Elle est assez constamment produite par une pustule qui s’établit dans l’intérieur des lames de la cornée ; lorsqu’elle est mûre, elle s’ouvre dans son centre, suppure légèrement et forme une cavité. La cicatrice s’opère alors, mais la tache blanche, ou albugo, dure plus ou moins long-temps, et quelquefois ne se dissipe jamais. Cette pustule est très-douloureuse dans ses progrès, et pendant toute son existence l’œil est enflammé, larmoyant ; il survient de la tristesse et du dégoût, principalement s’il y a constipation, signe indicateur de la sécheresse et de la souffrance des entrailles. Une température long-temps chaude et sèche, des rayons brûlans du soleil, en offensant particulièrement les yeux, occasionnent cette maladie, qui devient ordinairement épizootique, (voyez ce mot) par la réunion des causes internes et externes que nous venons d’indiquer. Les vaches en sont plus fréquemment affectées que les autres bestiaux. Renfermées, chez un grand nombre de fermiers, dans des étables obscures peu aérées, jusqu’après la récolte des