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et qu’il ne tient pas la voie. Un cerf, un chevreuil balancent quand ils ne fuient plus qu’en chancelant. (S.)


BANCS, (Vénerie.) C’est ainsi que l’on nomme les lits des chiens dans le chenil. (S.)


BARBEAU, (Cyprinus barbus L.) poisson du genre des cyprins ou des carpes, dans l’ordre des abdominaux. (Voyez, pour la signification de ce mot, le commencement de l’article Able, et, pour les caractères génériques des cyprins, le mot Carpe.)

Le barbeau est appelé en quelques lieux barbot, barbet, barblian ; et, lorsqu’il est petit, barbiau, barbion, et assez généralement barbillon. La forme allongée de sa tête, de son corps et de sa queue, lui donne quelques rapports extérieurs avec le brochet. Par la même raison, et encore cause de son corps arrondi dans son épaisseur, mais néanmoins légèrement comprimé sur les côtés, d’autres l’ont comparé aux muges et même aux squales, poissons qui ne quittent point le sein des mers.

Celui-ci n’abandonne jamais les eaux, douces, et on le trouve communément dans les fleuves et les rivières de France. Le nom qu’il porte, dans la plupart des langues de l’Europe, lui est venu de ses barbes ou de ses barbillons cartilagineux, au nombre de quatre, placés deux à deux sur le museau à l’extrémité duquel sont implantés, près l’un de l’autre, les deux supérieurs, tandis que les inférieurs, qui sont aussi les plus longs, parlent de l’angle des mâchoires ; tous sont blanchâtres, et un vaisseau sanguin qui parcourt toute leur longueur leur donne une teinte rougeâtre.

Voici les autres traits de la conformation du barbeau : La tête offrant la figure d’un coin fort mousse ; la mâchoire d’en haut avançant beaucoup plus que celle d’en bas ; le museau charnu ; les lèvres épaisses, sur-tout celle de dessus, que l’animal peut étendre en avant de quelques lignes et retirer à volonté ; la bouche de moyenne grandeur, située en dessous, et formant une ouverture à peu près circulaire ; dix dents à chaque mâchoire, rangées sur deux ou trois files ; les yeux saillans, mais pas fort grands, et un peu ovales ; les narines près des yeux, et dans un petit enfoncement, d’où une rainure longitudinale s’étend vers le bout du museau ; le crâne formant une bosse au dessus des orbites et des narines ; l’ouverture des ouïes petite, ce qui fait que le barbeau respire et rejette l’eau avec beaucoup de force, et la fait bouillonner : c’est de là vraisemblablement aussi que lui vient la faculté de pouvoir vivre pendant plusieurs heures hors de l’élément qui lui est naturel.

Les écailles dont le barbeau est revêtu ne sont ni grandes, ni fortes ; elles ont des raies sur leurs surfaces, et des dentelures à leurs bords ; elles adhèrent fortement à la peau : un naturaliste allemand les a comptées, et il a trouvé que leur nombre excédoit cinq mille. La ligne latérale, formée de points noirs, commence un peu au dessous de l’extrémité supérieure de l’ouverture des ouïes, s’incline légèrement en bas, puis va en droite ligne, en partageant le corps à peu près par la moitié, jusqu’à la queue, dont la nageoire est fourchue, composée de dix-neuf rayons, et variée de pourpre, de jaunâtre et de noirâtre, avec un liseré de cette dernière teinte. La nageoire qui est placée à peu près au milieu du dos a douze et quelquefois treize rayons, dont le troisième est dentelé des deux côtés, une nuance mêlée de jaune et de noirâtre, quelques tâches obscures, et le bord noirâtre. L’anale présente une demi-ellipse ; elle a neuf rayons, du blanc sale à sa hase, du