Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/323

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becfigue. Alors toute considération est étouffée ; l’indiscrète et insatiable gourmandise commande leur destruction, qui présente d’autant moins de difficultés, que ces oiseaux se rassemblent en troupes à la fin de l’été, et que, paraissant se confier à la reconnoissance méritée par des services signalés, ils ne fuient point l’homme, semblent même se plaire dans son voisinage, et aimer sa société. En me chargeant de rédiger les articles de chasse, dans cet Ouvrage, je savois bien que j’aurois souvent à présenter le tableau de l’ingratitude de l’homme, c’est-à-dire, du tyran le plus cruel et le plus imprévoyant ; toute pénible que soit cette tâche, je dois la remplir, et parler des moyens imaginés pour détruire une espèce utile de jolis petits oiseaux, tandis que notre propre intérêt exigeroit que l’on ne présentât que les moyens de la conserver et de la multiplier.

Chasse de la bergeronnette de printemps. Des nappes semblables à celles qui sont en visage pour la chasse des alouettes, mais dont les mailles ont moins d’ouverture, sont propres à prendre les bergeronnettes de printemps, lorsque, aux mois de septembre et d’octobre, elles sont réunies en bandes plus ou moins nombreuses. On tend ces filets dans une plaine labourée, ou sur une prairie. (Voyez l’article Alouette.) Le miroir est inutile à cette chasse ; mais, afin d’attirer les bergeronnettes dans le piège, il est nécessaire d’avoir des appelants de leur espèce ; (Voyez au mot Appelant) et le chasseur doit se cacher dans une petite loge de feuillages ; car, quoique sa présence n’épouvante pas ces oiseaux, l’appareil dont il s’environne pour tendre son filet ne manqueroit pas de les faire éloigner.

On peut encore prendre les bergeronnettes à l’abreuvoir, (voyez ce mot) avec des gluaux ; et, pour cette chasse, il n’est pas nécessaire d’attendre l’automne ; elle peut se faire en tout temps, sur-tout pendant les chaleurs : mais c’est un mal de plus, sans presque aucun profit, puisque l’on anéantit les couvées, et qu’au printemps, ainsi qu’en été, les bergeronnettes sont maigres, et fort peu savoureuses. (S.)


BÉTAIL, (Agriculture.) Le bétail se distingue en gros et menu. Sous la dénomination générique de gros bétail, sont compris le taureau, la vache, le bœuf et le veau. Le menu bétail se compose du bélier, de la brebis, du mouton et de l’agneau, du bouc et des chèvres ; enfin des cochons mâles et femelles. (S.)


BÊTES. Ce sont, en terme de chasse, les quadrupèdes sauvages auxquels on fait la guerre. On les distingue en bêtes fauves, le cerf, le chevreuil, le daim ; en bêtes noires, les sangliers ; en bêtes rousses ou bêtes carnassières, le loup, le renard, le blaireau, etc.

L’on applique aussi la dénomination de bêtes rousses aux jeunes sangliers, depuis six mois jusqu’à un an ; quand ils passent de la première année à la seconde, on les appelle bêtes de compagnie. (S.)


BÊTES À LAINES, ou BÊTES BLANCHES. Voyez. Moutons et Mérinos (S.)


BETTERAVE CHAMPÊTRE. Elle a été décrite, non à son véritable nom, parce qu’à l’époque où le deuxième volume du Cours complet parut, cette plante, quoique cultivée exclusivement en Allemagne pour la nourriture des bestiaux, n’étoit pas encore admise parmi nous en culture réglée. Commerel, témoin dans la Souabe, des avantages de la betterave champêtre, en