Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/450

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

humeurs par le nez ; réitérez ce remède trois ou quatre fois ; il sera bon d’en faire précéder l’usage par de l’émétique en très-petite quantité donné dans du lait. (S.)


CHAT SAUVAGE ou CHAT HARRÊT, (Chasse.) Voyez la description de cet animal à l’article Chat du Cours. Outre le chat sauvage proprement dit, l’on trouve encore dans les bois, particulièrement dans ceux qui avoisinent les lieux, habités, des chats ordinaires qui ont quitté la vie domestique, pour se retirer dans les forêts où la chasse leur procure une nourriture abondante ; ceux-ci se sont multipliés dans les contrées occidentales de la France, par l’effet de la guerre civile qui a détruit beaucoup d’habitations rurales. Tous ces chats établissent leurs repaires dans les endroits de la forêt les plus fourrés ; lorsqu’ils sont attaqués par des chiens courans, ils se jettent dessus, leur mettent le museau et la tête en sang à coups de griffes et souvent leur crèvent les yeux ; en sorte qu’ils sont une fâcheuse rencontre pour les chiens de chasse. Si les chiens les serrent de trop près, ils quittent prestement la partie et grimpent sur un arbre où il est facile au chasseur de les tuer à coups de fusil. On les prend aux pièges, tels que le Traquenard. (Voyez ce mot).

La race du chat sauvage est devenue rare en France ; les chasseurs lui ont déclaré une guerre très-active, parce qu’ils la regardent comme l’ennemi le plus cruel du gibier. Mais ces chats des forêts dévorent aussi les mulots, et les autres bêtes du même genre qui nuisent au repeuplement des bois, par la quantité de glands et de faînes qui servent à leur subsistance. C’est ainsi que pour éviter un mal, on s’expose souvent à un mal plus grand. (S.).


CHÂTAIGNERAIE, canton garni de Châtaigniers. Voyez ce mot. (S.)


CHATOUILLE, et quelquefois CHATILLON, (Pêche,) espèce de petite lamproie pas plus grosse qu’un tuyau de plume, et qui se trouve dans la vase. Les pêcheurs la recherchent Comme un très-bon appât. Voyez Lamproie. (S.)


CHEMINÉES. Les ouvrages des anciens historiens nous fournissent si peu de détails sur la construction des cheminées, que nous ne trouvons que dans les premiers siècles des preuves bien certaines de leur existence. Senèque rapporte, dans ses Lettres, que de son temps on inventa des tuyaux qui traversoient les murailles, et échauffaient les appartemens des étages même les plus élevés. Cependant on conserva long-temps après l’usage de faire rôtir en plein air, sous des portiques, les victimes destinées à des sacrifices ou à des fêtes ; et dans les grandes cérémonies religieuses, où l’on avoit besoin de feu dans l’intérieur des temples, on se servoit de foyers portatifs en fer on en airain, dans lesquels on jetoit des substances très combustibles. Mais, tous les particuliers qui avoient tant à se plaindre de la fumée qui dégradoit l’intérieur de leurs maisons, et affectoit leurs yeux d’une manière très-désagréable, s’empressèrent bientôt d’adopter l’usage des cheminées.

Nous allons examiner, d’une manière très-rapide, la nature de la fumée, les causes qui peuvent la déterminer à quitter le foyer pour rentrer dans les appartemens, les principaux moyens qui ont été mis en usage pour nous préserver de ses atteintes, les constructions qui ont pour but de s’opposer à son action, d’employer toute la chaleur produite dans le foyer, et nous terminerons cet article en faisant connoître l’ouvrage de M. le Comte de Rumford, sur les cheminées. Le bois et toutes les substances végétales dégagent, en brûlant, une quantité de fumée qui est toujours en rapport avec l’état de